Les arguments des « anciens »
En France, la charge pro-taxe est menée par les éditeurs de quotidiens et de magazines d’information politique et générale, regroupés au sein de l’association de la presse IPG. Ils reprochent aux moteurs de recherche de réaliser d’importants profits publicitaires en se contentant simplement de référencer leurs titres.
L’association de presse IPG déplore « un déséquilibre entre la capacité en bout de chaîne des sites d’information de monétiser le trafic renvoyé par les moteurs, et la monétisation que les mêmes moteurs peuvent en faire ».
La présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, Nathalie Collin, estime que « chaque visiteur rapporte entre 40 et 50 euros par an à Google », et ce « grâce aux contenus des journaux, rafraîchis en permanence ».
Elle est soutenue par les éditeurs italiens et allemands. Réunis le 24 octobre à Rome, les éditeurs de presse de ces trois pays ont relevé qu’ils subissaient « de plein fouet la crise économique », alors qu’ils remplissaient « avec succès leur fonction d’intérêt général essentielle à la vitalité démocratique ». Ils ont également déploré « une captation de la valeur de leurs contenus numériques par les seuls acteurs technologiques, qui rend impossible l’équation du modèle économique pour leurs activités en ligne ».
Les arguments des « modernes »
Les sites d’information, représentés par le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil), ne sont pas favorables à une « taxe Google ».
Leur syndicat, qui déplore ne pas avoir été contacté par les éditeurs de presse dans leur initiative d’une taxe Google, regroupe des sites comme Atlantico, Rue89, Mediapart ou Slate. « La presse est déjà totalement dépendante de Google au niveau de l’audience, si à cela on ajoute une dépendance économique, Google pourra décider de tout », explique Maurice Botbol, président du Spiil.
Dans une initiative indépendante du Spiil, le site de Jol Presse Editions a adressé lundi une lettre ouverte au gouvernement, l’invitant à ne pas accéder à la demande du « lobby des éditeurs de presse, représenté majoritairement par de grands groupes ». « Il est facile de désigner un bouc émissaire pour tenter de régler les problèmes de trésorerie et de chercher des sources financières alternatives », écrit ce site.
« Google est un rapporteur d’affaires pour la presse, qui permet d’augmenter le trafic de ses sites », a expliqué lundi à l’AFP Olivia Phélip, sa directrice générale et directrice de la rédaction. Plutôt qu’une taxe, le Spiil suggère que l’Etat fasse payer à Google des impôts sur ses bénéfices. Google échappe à la fiscalité de droit commun grâce aux niches fiscales européennes, notamment en Irlande et au Luxembourg.
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