L’UMP n’a pas encore de candidat officiel pour la présidentielle de 2012. Cela ne l’empêche pas de réfléchir à son programme. Le parti de la majorité vient de publier en ligne ce qui pourrait être le projet pour Internet et le numérique de son futur poulain à la fonction suprême. Un document de 33 pages qui annonce la couleur.
« Nous voulons mettre le numérique au cœur de la campagne présidentielle, affirme l’UMP, non pas en tant que thème isolé ou cloisonné, mais en le considérant de façon transversale et s’appliquant à tous les aspects de notre société. »
La promesse de l’UMP pour 2012 tient en 45 propositions, qui touchent au développement économique, à l’éducation, à la santé, à la vie quotidienne, etc. Un exercice de style classique et peu contraignant qu’à ce stade il s’affranchit des contraintes budgétaires liées à la mise en œuvre de certaines de ces propositions. Impossible de toutes les énumérer, en voici quelques-unes :
♦ Sur le très-haut-débit
Faire du très-haut-débit un grand projet national d’infrastructure (proposition 5) avec un objectif : 100 % du territoire couvert d’ici à 2025, 50 % d’ici à 2017. L’UMP fait de ce chantier une priorité, sans toutefois détailler les modalités d’une participation publique. Il plaide pour la mise en place d’un commandement au niveau national chargé d’assurer l’alimentation du Fonds d’aménagement numérique du territoire. Il s’oppose à la création d’un opérateur d’Etat tel que le voudrait le Parti socialiste.
♦ Sur l’éducation
L’UMP souhaite accélérer l’adoption, déjà entamée, des nouvelles technologies dans les établissements scolaires. Parmi les mesures fortes figurent celle visant à généraliser dans tous les établissements scolaires l’usage du manuel numérique (proposition 9). L’UMP rappelle que Singapour, Taïwan et Hong-Kong ont déjà abandonné le papier. Pourquoi un tel empressement ? L’UMP estime que le manuel numérique facilite l’apprentissage, grâce notamment aux liens hypertexte, et allège le poids des cartables des écoliers.
Les tableaux blancs interactifs sont également appelés à se généraliser dans 100 % établissements scolaires (proposition 11). Dès 2012, 185 000 de ces équipements devraient être déployés. Autre proposition : créer une matière spécifiquement dédiée au numérique et à Internet, au collège et au lycée comprenant les « différentes dimensions du numérique : éthique, économique et technique » (proposition 13). L’objectif est notamment de sensibiliser les jeunes aux risques liés à la publication d’informations personnelles sur les réseaux sociaux.
♦ Sur l’équipement des Français
On connaissait l’opération « un portable à 1 euro par jour », qui permettait aux étudiants d’acquérir un ordinateur à des conditions de crédit avantageuses. L’UMP décline le dispositif avec la « tablette tactile à 1 euro » pour les étudiants et les personnes âgées (proposition 20).
♦ Sur la neutralité du Net
« L’UMP croit qu’Internet, ce bien collectif, doit rester universel et doit être préservé des restrictions qu’il pourrait subir au gré des intérêts des différents acteurs. » L’engagement de l’UMP, annoncé en préambule de ce chapitre consacré à la neutralité du Net, pourrait rassurer les plus fervents défenseurs de ce principe. Mais la suite a de quoi les inquiéter. Car il est question de permettre aux opérateurs de « développer, à côté de l’Internet, des services […] », à condition d’en informer clairement les internautes.
Bref, d’accord pour la neutralité du Net, avec une qualité de service non discriminatoire, mais avec la possibilité de contourner ce principe à travers un Internet bis. Voilà qui devrait susciter la polémique. En tout cas, l’UMP veut faire de ce principe un objectif politique et donner au pouvoir réglementaire la capacité d’imposer des obligations pour le promouvoir (proposition 22). L’Arcep aura un rôle à jouer dans ce dispositif. L’UMP souhaite que l’autorité mette en place un observatoire de la qualité de l’Internet (proposition 24) et soit garant d’un accès à Internet de qualité suffisante (proposition 25).
♦ Sur la transparence de l’administration
Sujet à la mode, l’open data est au programme de l’UMP (proposition 32). Ce dernier souhaite que les administrations soient obligées de recourir à des formats de fichiers ouverts et interopérables lorsqu’elles mettent à la disposition du public les données. Rien de bien nouveau cependant, cette disposition fait déjà partie des missions d’Etalab, qui doit mettre en ligne le site data.gouv.fr sur lequel les citoyens pourront consulter l’ensemble des données de l’Etat et des administrations.
♦ Sur la défense des données personnelles
Le grand projet de l’UMP dans ce domaine est de créer une Cnil européenne, issue du G29 (proposition 43). Sa mission serait d’harmoniser les règles en matière de protection des données personnelles, notamment sur les réseaux sociaux.
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