Après la musique et le cinéma, le livre s’apprête à faire appel à la Hadopi dans son combat contre le téléchargement illicite. L’Edition Multimédi@ le révélait dans le numéro 27 de sa lettre. L’information nous a été confirmée par Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national de l’édition (SNE), qui regroupe 575 éditeurs.
Le Syndicat a entamé des discussions avec les prestataires techniques (TMG, Advestigo et autres CopeerRight) susceptibles d’effectuer les relevés d’infraction automatiques pour son compte. Il devra ensuite soumettre son dossier à la Cnil et obtenir le feu vert de la Commission avant de pouvoir saisir la Hadopi dans le cadre de la réponse graduée.
A ce stade, le SNE ne s’est pas fixé de calendrier pour la mise en place de son dispositif, mais sa volonté sur le sujet est on ne peut plus claire. « Il est aujourd’hui indispensable que l’édition rejoigne le dispositif de la Hadopi, insiste Christine de Mazières. Pourquoi maintenant ? Le marché du livre électronique se développe avec l’arrivée des tablettes et des liseuses. Le risque de voir se répandre le téléchargement illicite va augmenter de manière exponentielle », répond Mme de Mazières qui ajoute qu’il s’agit d’un acte de soutien à l’ensemble des industries culturelles.
L’offre légale, meilleure arme contre le piratage
Le SNE estime que le dispositif de la Hadopi est « une bonne idée, qu’il est un compromis acceptable entre les libertés individuelles et le respect de la propriété intellectuelle ».
Et un moyen d’éradiquer le piratage de livres sur Internet ? « C’est avant tout un moyen de faire de la pédagogie, de rappeler aux internautes l’importance de la propriété intellectuelle pour la création », nuance la déléguée générale du SNE. Selon elle, le salut passera par le développement de l’offre légale, seul à même de freiner les pratiques de téléchargement illicite. Un discours déjà entendu du côté de la musique et du cinéma, mais qui tarde à se concrétiser.
En attendant, ce n’est pas la seule action du SNE pour lutter contre le piratage. Il est partie prenante dans la fermeture, chez Free, de certains newsgroups binaires utilisés pour échanger des œuvres numériques et notamment des bandes dessinées. L’édition a également un œil sur les sites de téléchargement direct. « Ces sites font beaucoup d’argent avec le téléchargement illicite et nous regardons de près ce qu’il est possible de faire dans ce domaine », confie Mme de Mazières.
Là encore, les industries de la musique et du cinéma lui ont montré la voie. Il y a quelques jours, les représentants des maisons de disque reconnaissaient pour la première fois qu’elles luttaient activement pour obtenir le retrait massif des liens illicites sur les principaux sites de téléchargement direct.
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