Rien ne vaut un PC de bureau pour jouer dans d’excellentes conditions et avoir la possibilité de facilement faire évoluer la configuration. Pas vrai ? Pas sûr. Voici le premier PC portable qui pourrait bien nous faire changer d’avis.
Oui, le P775TM1-G signé du constructeur taïwanais Clevo – et mis à notre disposition par l’enseigne PCW Anyware – a tout du PC portable idéal pour joueur avec sa dalle de 17,3 pouces.
Pourquoi ? Parce qu’il est conçu pour durer et évoluer. Il a énormément d’atouts, dont beaucoup sont extrêmement rares à trouver dans la jungle foisonnante des PC portables actuels. En réalité, ce PC portable Clevo est (presque) l’égal d’un PC de bureau dédié au gaming. Voilà qui retient l’attention.
Puissant oui, mais surtout évolutif
Si nous avons choisi le P775TM1-G parmi le riche catalogue Clevo (voir encadré ci-dessous), c’est parce qu’il propose des possibilités d’évolutions titanesques.
En quelques coups de tournevis bien placés, vous avez accès à toute la configuration matérielle. Quasiment sans aucune restriction.
Sur la grande majorité des PC portables gaming, aussi haut de gamme soient-ils, le processeur et la carte graphique sont soudés et/ou incorporés à la carte mère. Ici, ce n’est pas le cas, tout peut être échangé contre d’autres pièces plus puissantes.
Le socket CPU (l’emplacement du processeur) est de type LGA1151 soit le même que celui d’une carte mère dernière génération pour processeur Intel de huitième génération.
Ainsi, si vous n’avez pas les moyens d’opter d’entrée de jeu pour un Core i7-8700 ou 8700K, par exemple, pas de souci. Sélectionnez un Core i3 ou i5 et, plus tard, lorsque vos finances le permettront ou qu’une bonne occasion se présentera, vous pourrez sans problème passer au 8700K (le processeur embarqué dans notre machine). Ne craignez pas une défaillance du système de ventilation, il est conçu dans cette optique.
Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que la prochaine génération de processeurs Core (la neuvième) exploite le même socket et soient rétrocompatibles avec les jeux de composants (chipset) actuels. De quoi s’assurer que ce monstre puisse être amélioré longtemps.
Changer de carte graphique : possible… sur le papier
Du côté de la carte graphique, même constat. Clevo propose au choix la GeForce GTX 1060, la GTX 1070 ou la très puissante GTX 1080, tout en précisant qu’elles sont interchangeables.
Toutefois, ce composant se trouve bien moins facilement qu’un processeur sur le marché. D’une part, parce que son format (MXM 3.0b ou 3.1) est particulier à plus d’un titre. En fonction des fabricants qui les proposent, la taille des cartes peut parfois un peu varier et des subtilités physiques (petites encoches, emplacement des modules mémoires, etc.) sont également de la partie. De fait, peu de marques en fabriquent en masse.
Les quelques rares modèles que l’on trouve sur la Toile sont donc généralement vendus à des prix prohibitifs par des sites sérieux (comptez 1000 euros minimum pour une GTX 1080, par exemple). En plus du prix du GPU, il faudra également ajouter quelques accessoires (vis, socle, etc.) voire un nouveau ventilateur… Sans oublier que vous devrez procéder à l’installation vous-même, ce qui n’est pas forcément de tout repos.
Reste que, là encore, sur le papier, troquer une GeForce GTX 1060 contre une 1080 (ou un GPU de la prochaine génération Nvidia, soyons fous) est possible. Même si vous aurions tendance sur ce point précis à vous recommander de prendre le plus puissant (et donc le plus cher…), d’emblée.
Ajouter de la mémoire et du stockage en pagaille
Comme tous ses concurrents, le Clevo permet d’augmenter ou de faire évoluer la quantité de mémoire vive. En démontant l’arrière de l’appareil, vous avez accès à deux slots DDR4. Précisons que deux autres emplacements sont cachés de l’autre côté de la carte mère, côté clavier. Y accéder demande de démonter pas mal d’éléments. En prenant son temps, c’est toutefois parfaitement faisable.
D’ailleurs, si votre assembleur fait correctement son travail, ce sont généralement les slots situés sous le clavier qui sont occupés en premier. Les deux autres emplacements seront donc libres et à disposition.
Du côté du stockage, le boîtier du P775TM1-G offre le choix des combinaisons. Notre unité de test embarque un SSD au format M.2 PCIe (NVMe) et il y a de la place pour en ajouter un second (M.2 SATA ou PCIe).
De plus, comme le jeu de composants de la carte mère est de type Intel Z370, il est même possible de monter un module M.2 Optane d’Intel (une inscription est clairement lisible sur la carte mère) dans ce second port.
Vous avez envie de recycler d’anciens disques durs de PC portables ou même un SSD au format 2,5 pouces ? Pas de souci. Deux emplacements sont vides et les attendent. Avec autant de possibilités de stockage, installer une très grosse quantité de jeux ou archiver vos mémoires de joueur s’envisage tout à fait.
Le P775TM1-G boxe dans la catégorie poids lourds
Complexe à l’intérieur mais simple et efficace à l’extérieur. Le P775TM1-G ne joue clairement pas la carte du “design” pour séduire les joueurs et autres passionnés de performances. Ici pas de bandeaux plein de LED de toutes les couleurs, de teintes rouges et noires à profusion. Non, le noir domine et recouvre presque toutes les parties de la machine. Seul la couleur du rétroéclairage du clavier peut varier et égaie cette sobre noirceur.
Posée sur un bureau, cette grosse bête ne passe vraiment pas inaperçue. Ses angles prononcés et son physique bien charpenté (une épaisseur de 4,6 cm pour un poids de 4,1 kg) nous rappellent ceux du Tumbler de Batman, la Batmobile des films de Christopher Nolan. Pour que le tableau soit complet, il faut aussi ajouter le massif adaptateur secteur : un beau parpaing de 1,4 kg.
Avec de telles mensurations, ce n’est pas la place qui manque pour accueillir la connectique. Elle est répartie à la fois sur les flancs et l’arrière du P775TM1. Raccorder des périphériques USB 3, Type-C et Thunderbolt 3 est possible, tout comme brancher un ou plusieurs écrans externes (via HDMI ou mini DisplayPort) si la dalle 17,3 pouces ne vous suffit pas.
Une dalle mate qui peut être rafraîchie à 120 Hz et afficher de la Full HD ou de la 4K suivant les modèles. La technologie Nvidia G-Sync fait également partie des options possibles.
Du son à toutes les sauces
Fait suffisamment rare pour être souligné, en matière d’équipement audio, ce Clevo met également le paquet. Il embarque un kit d’enceintes 2.1 qui nous a plutôt surpris par sa bonne qualité.
Soyons clair, la surcouche logicielle Sound Blaster X Pro-Gaming efficace et proposant de nombreux réglages y est pour beaucoup.
La machine intègre aussi un module DAC (Digital-to-Analog Converter) ESS Sabre relié à l’une des deux prises pour casque audio. Très efficace, il est à privilégier pour regarder des films ou profiter de jeux solos avec un bon casque sur les oreilles. Enfin, le Clevo peut également se voir raccorder – via sa prise S/PDIF – un kit 7.1 externe.
Les perfs’ en bref
Proposée à partir de 1973 euros (sans OS), la configuration que nous avons reçue pour test coûte la bagatelle de 4000 euros. Pour cette rondelette somme, voici ce que nous avions sous la main :
– Un processeur Intel Core Core i7-8700K,
– 64 Go de mémoire de DDR4,
– 512 Go de SSD,
– Une carte graphique Nvidia GeForce GTX 1080.
Avec un tel cocktail, la note de Performances de la machine atteint presque le 10/10 (9,92/10 pour être précis). Il faut préciser que la dalle 17,3 pouces se cantonne ici à la Full HD (rafraîchie à 120 Hz) ce qui permet à la carte graphique de s’en donner à coeur joie, sans entrave. Suivant les titres, la plate-forme parvient à générer entre 97,5 et 400 images par secondes.
Bien entendu, nous avons soumis le Clevo à nos autres tests.
Les mesures de l’écran faites à la sonde révèlent que la luminosité de la dalle est un peu limite selon nos critères (278 cd/m2) alors que le taux de contraste demeure, pour sa part, plutôt élevé (1198:1). Nous lui décernons la mention Assez bien, la dalle est sauvée par son taux de rafraîchissement élevé.
Après avoir effectué nos mesures de bruit, nous comprenons mieux pourquoi Clevo multiplie les solutions audio de qualité dans le boîtier ! Les deux ventilateurs génèrent jusqu’à 52,8 dB une fois lancés à pleine vitesse. Nos tympans ont accusé durement le coup et se sont recroquevillés sur eux-mêmes.
Le mercure a tendance à atteindre de jolis sommets également. Nous avons relevé un maximum de 51,2°C sous la machine et l’air évacué par les turbines est chaud, pas de doute possible. En effet, bien sollicitée pendant plusieurs heures, la puce graphique monte jusqu’à 90°C mais n’abaisse jamais ses fréquences (jusqu’à 1911 MHz relevés en GPU Boost).
Le processeur peut – lui aussi – avoir quelques coups de chaud mais aucune trace de throttling à l’horizon, les six coeurs hyperthreadés se maintiennent toujours à bonne température afin de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Enfin, en pleine charge, la consommation globale du P775TM1-G atteint presque 340 watts. Avec un tel score pas étonnant qu’il ne faille pas compter jouer sur batterie. Un conseil, n’oubliez pas le chargeur à la maison, la machine tient au mieux deux petites heures.
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