Le conducteur s’approche en conduite manuelle de la piste. Il attend. Un voyant dans l’habitacle passe au vert, signe que le véhicule a reçu l’autorisation de s’engager sur la piste. Le conducteur presse un bouton et c’est parti. Nous sommes à ses côtés et nous assistons désormais à une petite séance de formation, non pas du conducteur qui est désormais devenu simple opérateur, mais plutôt de la Renault ZOE devenue autonome. Nous roulons sur la piste d’essai du site de Satory à Versailles, où l’institut de recherche Vedecom entraîne les futurs robots taxis et travaille aussi à la création d’un tout nouveau métier, celui de téléopérateur (ou opérateur à distance) de ces futurs robots taxis.
Entraîner la voiture autonome
Outre les essais qui se déroulent sur la route, l’entraînement du véhicule autonome se passe aussi sur les pistes d’essai, pour y créer des situations à l’envi. Dans la configuration créée par Vedecom, le but de l’opération est d’évaluer le comportement et les réactions de la machine face à un danger qu’on connaît bien : la queue de poisson. Devant nous, un véhicule (en l’occurrence ici une Renault Clio) accélère, s’écarte puis se rabat et freine… l’objectif est ici de vérifier que notre véhicule autonome réagit bien, qu’il conserve ses distances de sécurité, par exemple. Plus loin sur la piste, la démonstration simule une circulation embouteillée.
Si un opérateur est présent derrière le volant pour reprendre la main en cas de nécessité, cet entraînement a pour but de surveiller à distance le comportement du véhicule robotisé. Rien de compliqué pour ces voitures intelligentes, compte tenu du fait que certains véhicules de série le font désormais très bien grâce aux régulateurs de vitesses actifs.
Depuis le bord de la piste, un téléopérateur scrute son écran où s’affichent les retours vidéo des caméras embarquées dans la voiture, ainsi que quelques informations comme sa vitesse. L’objectif : s’assurer que le véhicule autonome réalise les bonnes manœuvres.
Gérer des flottes de robots taxis
Si ce n’est pas encore le cas ici, ce téléopérateur pourrait à terme prendre la main sur les commandes de la voiture, pour la sortir d’une situation compliquée par exemple, mais aussi pour organiser des convois.
Pour comprendre le but de la manoeuvre, il faut se projeter dans un futur où des flottes de robots taxis sillonneront nos routes. De la même manière que des agents de terrains sont aujourd’hui obligés de déplacer des véhicules en libre location (type Autolib’) pour assurer une bonne répartition du parc, il faudra aussi veiller à la disponibilité de ces taxis 2.0 dans les différentes stations. Vedecom teste pour cela une fonction de suivi dans laquelle un véhicule de tête, dans le cas présent conduit manuellement, devient un guide pour les véhicules autonomes qui suivent. À la manière d’un wagon tracté par une locomotive, notre ZOE emboîte le pas de la Clio en reproduisant ses trajectoires et sa vitesse.
Evidemment sur la voix publique, le véhicule autonome veillera à la sécurité et au respect du Code de la route en étant notamment capable de communiquer avec l’infrastructure. Ci-dessous, notre ZOE s’arrête à un feu rouge et n’en repartira que lorsque feu passera au vert.
Pour l’institut de recherche, il est primordial de réaliser ce type d’essai – techniquement peu impressionnant sur le site de Satory – pour améliorer continuellement l’intelligence de la machine. Car une fois larguée sur la place de l’Etoile, elle devra être en mesure de réagir et d’appréhender toutes les difficultés auxquelles elle pourra être confrontée.
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