A en croire les PDG d’Oracle et de Sun, qui se sont succédé la semaine dernière à la tribune de LinuxWorld, à San Francisco, Linux en entreprise est plus que jamais une réalité. “De plus en plus d’entreprises font appel à Linux pour leurs applications critiques. D’ailleurs, on l’utilise aussi pour faire tourner notre business. Et on encourage également nos clients à choisir Linux car il est moins cher, plus rapide et plus fiable que n’importe quel autre système”, affirme Larry Ellison, le PDG d’Oracle.Cependant, aucune grande entreprise n’a encore choisi de faire reposer entièrement son informatique sur Linux. “Les exemples de sociétés, comme les institutions financières, qui ont adopté Linux l’ont fait pour des applications spécifiques “d’extrémité” comme les serveurs Web. Elles gardent leurs gros serveurs et leurs mainframes pour la gestion de leurs fonctions critiques (transactions, ERP, CRM…)”, souligne Jonathan Schwartz, le responsable de l’activité logiciels au sein de Sun.
Le standard LSB adopté par tous
Mais les freins à l’adoption de Linux en entreprise sont encore nombreux. “Le système de fichiers de Linux n’est pas encore assez mature, ni son support pour les environnements en cluster, même si avec Dell et Oracle on a fait beaucoup de progrès dans ce domaine”, reconnaît Michael Szulik, le PDG de Red Hat.Le risque de voir apparaître plusieurs standards Linux a également ralenti les éditeurs d’applications d’entreprise dans le développement de logiciels adaptés à ce système d’exploitation. Avec Linux Standard Base, cette crainte semble peu à peu s’estomper.” LSB a été adopté par toutes les distributions Linux : de Red Hat à UnitedLinux, en passant par Mandrake ou Sun Linux. Il suffit désormais à un éditeur de suivre les spécifications LSB pour s’assurer que son produit fonctionne sur Linux “, se réjouit Scott McNeil, le directeur du Free Standards Group, qui publie le standard LSB.Par ailleurs, à l’occasion de LinuxWorld, MandrakeSoft, Red Hat et SuSE ont été les premières distributions à recevoir la certification LSB. “Et, d’ici à l’automne, nous allons aussi commencer la certification des applications”, ajoute Scott McNeil.En outre, les éditeurs Linux, qui commencent enfin à comprendre le mode d’investissement des entreprises, ralentissent la sortie de leurs distributions, qui évoluaient beaucoup trop vite. “Qui va travailler sur une version n quand la version n+1 est sur le point de sortir ?”, se demande Michael Tiemann, le CTO de Red Hat. Comme le fait UnitedLinux, me semble-t-il, nous ralentissons le processus en espaçant les versions de 12 à 18 mois, contre moins de 6 mois auparavant.”
Des applications bureautiques disponibles sous Linux
Pour les postes de travail, l’écart entre Windows et Linux se réduit avec la disponibilité d’applications bureautiques (StarOffice, Netscape, etc.). De même, la compatibilité entre Linux et Windows n’est plus un souci. Certains éditeurs, comme CodeWeavers (Office CrossOver), Netraverse (Win4Lin) ou VMware, ont résolu le problème en proposant des solutions d’émulation permettant d’exécuter Windows, ou seulement quelques applications, sous Linux.D’autres, comme Lindows, Xandros et Ximian, se sont focalisés sur le marché Linux pour poste de travail. “La hausse des tarifs de licence de Windows, alors que les budgets informatiques sont plutôt en réduction, est une aubaine pour nous. Les entreprises commencent à évaluer Linux comme une solution de remplacement”, se réjouit Nat Friedman, le cofondateur de Ximian.
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