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Les Français disent avoir moins téléchargé illégalement en 2006

Selon une enquête de GfK/SVM, le téléchargement de fichiers, en grande partie illégal, aurait baissé de moitié en 2006.

En France, le nombre de fichiers téléchargés ?” 95 % environ de façon illégale ?” sur Internet serait en forte baisse. C’est du moins ce qui ressort des déclarations des personnes interrogées pour l’étude
annuelle GfK/SVM ‘ Les Français, la micro et l’Internet ‘, rendue publique ce mercredi 17 janvier.Cette enquête déclarative a été menée début décembre auprès de 1 053 foyers, interrogés en face à face. Selon celle-ci, le nombre des internautes qui téléchargent progresse (5 millions en 2006 contre
4,4 millions en 2005) en raison, notamment, du taux de pénétration (86 %) du haut-débit, toujours plus important.Mais ils ne sont plus que 20 % (contre 26 % en 2005) à reconnaître avoir téléchargé des fichiers musicaux dans les derniers 30 jours précédents l’enquête. Même tendance pour les logiciels (19 % contre 23 % en
2005) ou encore pour les films (9 % contre 12 % en 2005). D’un point de vue quantitatif, le nombre de fichiers musicaux récupérés par foyer sur les 30 derniers jours avant l’enquête, passe de 33,7 en 2005 à 14,6 en 2006, soit une
baisse de plus de la moitié d’une année sur l’autre. La grande majorité provenant de sources illégales.Par projection, GfK estime que les Français ont téléchargé en 2006 entre 343 et 480 millions de fichiers musicaux. Pour l’ensemble de la filière culturelle, l’Institut évoque le chiffre de 620 millions de fichiers,
contre près d’1,3 milliard un an auparavant. Ces données sont à rapprocher de la progression des revenus générés sur la même période par la vente de musique numérique. Selon
l’Ifpi (Fédération internationale de l’industrie phonographique), ce marché, qui compte pour 2 milliards de dollars, représente désormais 10 % du chiffre d’affaires de l’industrie de la musique. En 2006 ce sont près de 795 millions de
singles (en ligne et pour les mobiles) qui ont ainsi trouvé preneurs dans le monde entier sur la Toile.Entre l’étude sur l’année 2005 et celle sur 2006, la loi sur le droit d’auteur (DADVSI) a été votée. Elle définit clairement ce qu’il en coûte de télécharger illégalement sur Internet. Malgré tout, inconscience ou simple manque
d’information, il n’y a pas de réelle peur du gendarme : 54 % des foyers qui avouent télécharger ne se sentent pas menacés par d’éventuelles poursuites. Par ailleurs, pour 63,8 % des foyers interrogés, la possibilité technique de
télécharger sur Internet n’a pas fait baisser les achats de CD ou de DVD en magasin.

Le cinéma toujours menacé

Plus significatif peut-être, 50,3 % des personnes sondées affirment que le téléchargement n’a rien à voir avec le fait de découvrir un auteur, un artiste ou une ?”uvre inconnue. Un véritable revirement si l’on considère que la
recherche de ‘ nouveaux talents ‘ est l’un des principaux arguments avancés par les défenseurs du téléchargement sur les réseaux de peer to peer.Cette baisse du téléchargement illégal ne touche pas les ?”uvres cinématographiques. Les internautes téléchargent désormais 7,9 films par mois et par foyer (soit 120 millions de films par an), contre 6,9 l’an dernier.
Ils se montrent par ailleurs plus sélectifs. ‘ La frénésie des débuts du téléchargement est bel et bien terminée : les internautes sont devenus plus sélectifs puisque 89 % d’entre eux affirment visionner tous les
films qu’ils ont téléchargés ‘,
commente Matthieu Cortesse, chef de groupe IT/Photo à GfK. Un public de connaisseurs… mais dont 5,2 % seulement reconnaît avoir déjà visionné des programmes en VOD (vidéo à la
demande) sur des plates-formes légales.

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Philippe Crouzillacq