Le marché de la photographie numérique était assez clair, il y a encore quelques mois. D’un côté, on avait les reflex, de l’autre les compacts, et au milieu, les bridges. Les premiers, considérés comme l’élite du matériel photo, sont des appareils à objectifs amovibles, dotés de grands capteurs et d’une visée reflex optique. Ils se scindent en deux groupes : les appareils dits full frame (plein format), destinés aux photographes experts et qui embarquent des capteurs reprenant les mensurations du négatif argentique, (24 x 36 mm) ; les autres appareils dotés de capteurs aux formats APS-C (23 x 15 mm) et 4/3 (18 x 13,5 mm) qui constituent le gros des gammes pour le grand public.Les compacts, eux, sont dotés de petits capteurs, d’objectifs intégrés et d’une visée sur écran LCD ou via un viseur électronique (ou EVF, Electronic View-finder). Avec, là encore, des nuances. Ainsi, les “ ultracompacts ” sont extraplats, parfois équipés de zooms à translation interne (l’objectif ne sort pas de l’appareil). Les compacts dits “ standards ” possèdent, eux, des zooms télescopiques.Enfin, la troisième catégorie, les “ bridges ”, font le pont entre l’univers des compacts et celui des reflex. Des premiers, ils héritent de leurs petits capteurs, de la visée sur écran et d’une relative compacité. Aux seconds, ils empruntent le look et certains aspects ergonomiques tels que la présence d’une poignée (grip), parfois d’une bague de zoom ou de mise au point. Mais ça, c’était avant !
Les atouts du reflex compacté
En 2008, sous l’impulsion d’Olympus et de Panasonic, est né un nouveau type d’appareils : le compact à objectifs interchangeables, sorte d’hybride entre le compact et le reflex. Le but de cette nouvelle famille : offrir dans un boîtier de compact certaines qualités des reflex, comme le capteur grand format et la modularité des optiques amovibles. Pour atteindre ce but, les fabricants ont eu une idée simple : supprimer la visée reflex (voir encadré ci-contre) afin de réduire la taille de la chambre, de diminuer le diamètre de la monture et la taille des objectifs. Le capteur, lui, reste identique à celui des reflex grand public (au format APS-C ou 4/3), ce qui permet d’avoir une meilleure sensibilité. La visée, 100 % numérique, se fait directement sur l’écran LCD ou via un viseur électronique.Le premier appareil photo du type hybride est le Panasonic G1, sorti en septembre 2008. Il possède un capteur 4/3 et une monture d’objectif au diamètre réduit de 6 mm, inaugurant le système Micro 4/3 d’Olympus. Ce modèle reste toutefois encore assez proche du reflex par son look et son ergonomie. Il ressemble plus à un bridge à objectifs amovibles qu’à un véritable compact. Pour admirer le premier vrai compact à objectifs interchangeables, il a fallu patienter un an de plus, jusqu’à la sortie de l’Olympus Pen EP1, qui utilise, lui aussi, le système Micro 4/3.
Du sur-mesure qui a un coût
Depuis, d’autres constructeurs s’y sont mis. D’abord Samsung avec sa gamme NX, plus récemment Sony et ses NEX, alors que l’on attend toujours la réaction des deux ténors de la photo, Canon et Nikon. Le développement des hybrides est une bonne nouvelle pour les nombreux photographes qui attendaient depuis longtemps ce compromis entre qualité et compacité. Un peu moins pour leur porte-monnaie : même si on peut parfois leur adapter des objectifs de reflex, chaque nouvel hybride s’accompagne d’objectifs sur mesure et d’accessoires (viseur, flash, etc…) qui lui sont propres. La bonne nouvelle concerne donc aussi pour les fabricants. Un tout nouveau et très juteux marché s’ouvre à eux
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