Yang Yuanqing, le PDG de Lenovo poursuit son marché sur le territoire américain. Après avoir annoncé le rachat d’une grosse partie des serveurs IBM (les machines x86, à processeurs Intel), le fabricant chinois s’apprête à délester Google de sa division terminaux mobiles. Le montant de la transaction avoisine 3 milliards de dollars. Bien loin des 12 milliards de dollars déboursés en 2011 par le géant américain pour acquérir les téléphones mobiles et smartphones de Motorola. Il faut dire qu’à l’époque Google -qui ne s’en était pas caché- visait surtout le portefeuille de 17 000 brevets de Motorola. Des brevets qui sont venus alors alimenter sa bibiliothèque logicielle Android.
Seuls 2000 d’entre eux font aujourd’hui partie du rachat, en plus de quelques accords de licences. Un deal qui semble satisfaire Lenovo qui reprend donc la totalité du parc matériel y compris les parties design et R&D. Google justifie cette cession en arguant que sa priorité sur le marché des mobiles reste le développement logiciel autour de son écosystème Android. Il estime que le marché matériel trop compétitif et ne le positionne pas parmi ses priorités, Google préférant se consacrer entre autres aux objets et vêtements connectés, domotique, voiture intelligente ou encore robotique. En parallèle, il rassure aussi habilement et politiquement ses partenaires constructeurs dont Samsung.
Lenovo, numéro cinq mondial dans la hiérarchie des vendeurs de mobiles, gagnerait ainsi deux places pour venir se placer derrière Samsung et Apple. Il grillerait ainsi la politesse à LG et son compatriote chinois Huawei, qui demeurent respectivement à la quatrième et cinquième place de ce classement.
Une expérience éprouvée sur le marché des PC portables
C’est donc au cours des prochains mois que l’effet de ce rapprochement devrait se faire sentir. Certes, les derniers smartphones siglés Motorola -Moto G et Moto X- n’ont pas rencontré le succès escompté. l’américain étant resté très discret sur ses chiffres de ventes. Mais Lenovo dispose d’une importante puissance de feu en termes de logistique, de production -hardware notamment- et d’industrialisation de ses processus. Des recettes qu’il a su appliquer il y a dix ans au moment du rachat de la division PC d’IBM, au point d’occuper aujourd’hui la première place des constructeurs de PC portables. Gageons qu’il va mettre en route une machine de guerre identique pour repartir à l’assaut de ses concurrents.
Ce rachat laisse enfin trois questions en suspens. La première, importante, porte sur les relations Etats Unis-Chine. Comme pour l’acquisition de la disvision serveurs d’IBM, les autorités américaines doivent encore donner leur accord. Si cela n’a pas posé de problèmes il y a plusieurs années lors du rachat de la division PC d’IBM, les cartes ont été rebattues depuis. Récemment on a ainsi appris que le gouvernament canadien avait mis son veto au rachat de Blackberry par… Lenovo. A suivre donc. Une deuxième question porte d’ailleurs sur le sort réservé à Blackberry. Si le rachat Lenovo-Motorola est validé, les autorités canadiennes pourraient revoir leur position.
Reste une dernière question, plus annexe, qui concerne l’avenir de Dennis Woodside, actuel PDG de la division Mobiles de Motorola. Cette figure de la Silicon Valley est entrée chez Google en 2003 et à grandement participé au développement du géant américain sur tous les continents. Régulièrement approché par Tim Cook, il pourrait ainsi enfin céder aux sirènes d’Apple, emportant avec lui quelques précieux secrets de fabrication.
Lire aussi:
Google continue de restructurer sa filiale Motorola Mobility, le 08/03/2013
Google : Le premier smartphone d’entreprise signé Motorola, le 21/11/2013
Pourquoi Google achète Motorola, le 16/08/2011
Source:
Note de blog de Larry Page
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