Avant, étaient les ténèbres. Pensez, nous n’avions pas, en temps réel, où que nous soyons, le cours de la Bourse ou les derniers événements d’actualité. Inimaginable ! Dans une grande ville que nous ne connaissiez pas, vous courriez le risque de mourir de faim, ne sachant pas où trouver un restaurant. Un enfer !Et puis WAP est arrivé et le soleil s’est mis à briller. Grâce au WAP (Wireless Application Protocol), vous accédez au cours de la Bourse, aux dernières infos et vous trouvez rapidement, n’importe où, un restaurant. Indispensable ! Sur ce petit objet qui vous servait jusqu’à présent bêtement à téléphoner, vous avez le monde au bout des doigts.Au bout des doigts, c’est le cas de dire. Car avant d’entrer dans cet univers merveilleux, il vaut mieux être habile et patient. En effet, un clavier de téléphone compte une douzaine de touches et a été conçu pour composer des numéros d’appel. Or, on veut s’en servir pour frapper les vingt-six lettres de l’alphabet, ainsi que toute une batterie de nouvelles commandes.Dans ces conditions, rédiger un petit texte relève du tour de force. Un écran de téléphone affiche quatre ou cinq lignes. Vouloir y faire entrer le monde entier est un peu présomptueux. Du coup, avant de parvenir à l’information recherchée, quel défilé d’écrans ! Avec autant de connexions, d’attentes, de ruptures de liaison ! Et quand on se rappelle que les communications sont facturées à la durée…Bref, le WAP, dont on parle depuis des années, et qui démarre aujourd’hui, est plutôt décevant et apparaît comme la préhistoire de l’Internet mobile. Pour le rendre d’un usage facile, des écrans et des claviers plus grands et des débits de transmission supérieurs s’imposent.Pour lever le premier handicap, il est possible d’afficher les pages WAP sur l’écran de son assistant électronique : la lisibilité s’impose. La connexion entre cet assistant et le téléphone, devenu simple modem, peut s’établir, sans fils, via Bluetooth, autre technologie miracle (tous les acteurs du monde des mobiles y travaillent et signent moult accord entre eux).Pour supprimer le second, il faudra attendre le GPRS (évolution du GSM) et ses dizaines de Kbit/s (au lieu des 9,6 Kbit/s actuellement) et plus tard l’UMTS (nouvelle génération de mobiles) et ses quelques centaines de Kbit/s. Mais on en sera alors à l’ère de la vidéo, avec des applications nettement plus grand public, comme les jeux, les clips musicaux, le multimédia d’une manière générale : les véritables moteurs de l’Internet mobile.On est loin du WAP et des petites pages de texte. Certains, comme Microsoft, qui n’a pourtant pas toujours fait preuve d’une immense clairvoyance à propos d’Internet, estime même le WAP inutile. Avec les débits des futurs réseaux et la puissance des PC de poche, plus besoin de recourir à cette forme ” dégradée ” du Web quest le WAP.A peine levé, le soufflé WAP ne va-t-il pas retomber ?Prochaîne chronique le vendredi 7 juillet
2000
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