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Le Galaxy S8 pourrait être un monstre de la photo grâce au défunt NX1

Le nouveau processeur Exynos 8895 qui devrait motoriser le Galaxy S8 semble hériter des technologies développées pour le NX1, appareil photo hybride fleuron de la défunte division photographique de Samsung.

Les meilleures technologies ne triomphent pas toujours : c’est la leçon que Samsung a retenu de son échec dans la photographie. Un domaine dans lequel le coréen, challenger isolé dans un monde contrôlé par les entreprises japonaises, avait fini par briller avec le NX1, un hybride en avance sur son temps qui dominait la compétition dans presque tous les domaines. Malheureusement, cette merveille technologique s’est éteinte prématurément avec la fermeture définitive de la division photo début 2016

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Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : à la lecture des spécifications techniques du nouveau processeur Exynos 8895, qui devrait propulser une partie des modèles de Galaxy S8 (lire plus loin), on ne peut que faire des rapprochements importants entre cette nouvelle puce et les technologies développées par les ingénieurs de Samsung pour le NX1.

Adrian BRANCO / 01net.com

La division photo était la marotte de l’ancien PDG de Samsung, Kun-Hee Lee, écarté de la direction à la suite d’une attaque cardiaque en 2014. C’est son fils Jae-yong Lee, actuellement inculpé pour des affaires de corruption, qui a repris les rênes courant 2015 (quoique vice-président, il est le chef de facto). Et qui a coupé la tête à la division imagerie pour recycler les ingénieurs dans la section téléphonie mobile.

Drôles de coïncidences

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Annoncé à la photokina de Cologne 2014, le NX1 était un ovni de la photo. Non seulement par ses performances, uniques à l’époque (capteur APS-C BSI, rafale à 15 i/s avec AF continu, vidéo 4K cinéma, etc.) mais aussi par ses composants et choix techniques. Le viseur et l’écran étaient des dalles OLED et non LCD, comme c’était de rigueur chez les groupes japonais.

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Mais c’est surtout par son cœur électronique que le NX1 se distinguait : contrairement aux appareils de la concurrence, Samsung n’avait pas fait appel à un processeur très spécialisé (DSP) mais à une puce ARM personnalisée. Profitant de son savoir-faire dans les processeur ARM, la marque coréenne avait développé la puce la plus performante de l’époque et s’appuyait – encore une originalité – sur son OS mobile maison, Tizen. Ce qui est cocasse, c’est que ce savoir-faire issu de la téléphonie, puis transposé et adapté à la photographie (traitement d’image, autofocus, rafale, vidéo, etc.) revient aujourd’hui dans les smartphones.

La lecture des caractéristiques techniques dédiées à l’imagerie de l’Exynos laisse en effet peu de place au doute : outre la gestion des codec h265 (que le NX1 fut le premier à intégrer dans le monde de la photographie) et VP9, les capacités 4K très avancées – 120 images par seconde, en encodage comme en décodage ! – l’Exynos 8895 profite d’un système hybride de mise au point qui combine la détection de contraste et la détection de phase (PDAF, phase detection AF, introduite avec le NX1).

Et il y a un chiffre évocateur : le processeur gère jusqu’à 28 Mpix en usage monocapteur. Si le Snapdragon fait un peu mieux (32 Mpix), ce chiffre de 28 – pas 24 ou 30 mais bien 28 – résonne étrangement avec le capteur CMOS 28 Mpix du NX1, un capteur unique dans l’industrie. Aucun autre capteur APS-C d’aucun constructeur photo n’a jamais profité d’une telle définition, toujours record à l’heure actuelle pour cette dimension de capteur (APS-C).

Adrian BRANCO / 01net.com

De là à dire que le Galaxy S8 offrira une telle définition, il y a un pas que nous ne ferons pas – les capteurs de smartphones sont trop petits. Mais c’est bien un élément de preuve que les routines et algorithmes développés pour cette définition d’image dans le NX1 ne se sont pas perdus dans les limbes.

Les limites de la démarche double processeur

Les Galaxy S sont généralement développés en deux versions : une équipée d’un processeur Snapdragon de Qualcomm, l’autre d’un Exynos conçu par Samsung. Une démarche qui évite les problèmes d’approvisionnement et qui permet de couvrir la planète, les modèles en Qualcomm étant déployés dans les Amériques, du fait de la nature du modem, les Exynos étant utilisés pour les modèles asiatiques et européens.

L’autre processeur haut de gamme qui devrait être intégré dans le Galaxy S8 s’appelle SnapDragon 835, un monstre de puissance lui aussi gravé en 10 nm. Toutes les spécifications techniques de cette puce collent à celle de celle de Samsung – codec h265, VP9, gestion de la photo jusqu’à 32 Mpix, etc. Toutes… ou presque : le décodage et l’encodage de la vidéo 4K est largement inférieur à ce que propose Samsung, seulement 30 i/s en enregistrement et 60 i/s en lecture contre 120 i/s dans les deux sens pour l’Exynos 8895.

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Pour éviter de faire des jaloux et lancer un éventuel « 4K-gate », il y a donc fort à parier que Samsung équilibre à la baisse les performances respectives des deux processeurs dans tous les domaines. On aura donc droit au plus petit dénominateur commun, et non pas au meilleur de chacun. Mais cette infusion de sa défunte division photographique dans ses terminaux Galaxy S est de très bonne augure pour Samsung. En espérant que les ingénieurs photo auront gardé leur flamme après l’échec technologiquement injuste du NX1. 

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