La location évolutive est une forme de location où le demandeur a la possibilité de faire évoluer son parc informatique avant le terme du contrat. La fiscalité et les règles comptables qui régissent les amortissements pénalisent l’investissement informatique. La location évolutive, considérée comme une charge d’exploitation, répond astucieusement aux contraintes techniques et financières de l’entreprise”, explique Brice Dardel, de Compaq Capital. Qu’il s’agisse d’un accord tacite entre les deux parties ou d’une clause du contrat clairement explicitée lors de sa rédaction, la notion d’évolutivité repose sur un constat simple : tous les composants d’une configuration ne possèdent pas le même cycle de renouvellement.
Une plate-forme matérielle se déprécie dès le premier mois
Par exemple, la vitesse de traitement (où le microprocesseur et la taille de la mémoire jouent un rôle prépondérant) doit s’adapter aux exigences des logiciels utilisés. Ainsi, le déploiement de la suite Office 97 ou 2000 de Microsoft n’impose pas forcément de revoir à la hausse la configuration de tous les postes bureautiques. Au contraire, l’installation du dernier-né d’Autodesk requiert forcément une évolution de la station, ne serait-ce que pour des raisons de confort de l’utilisateur. Vitesse de traitement, vitesse d’affichage, capacité de stockage, chaque nouvelle génération de logiciels se révèle plus gourmande en ressources que la précédente et incite (quand elle n’y contraint pas) à acheter un nouvel équipement. Dans ces conditions, l’argument majeur des sociétés de financement explique, à lui seul, le succès de la location évolutive : “Pourquoi acquérir des équipements dont les performances seront vite dépassées ? ” Cet argument est d’autant plus recevable que la notion comptable d’immobilisation à la valeur d’acquisition de l’équipement informatique est un non-sens. En effet, “les actifs matériels et logiciels sont intégrés dans un environnement de travail en constante évolution. Considérer qu’ils ne se déprécient pas sur une période de trois ans est une erreur comptable que l’entreprise paie au prix fort. A contrario, la location évolutive est une charge d’exploitation. Elle préserve la capacité de financement de l’entreprise tout en réduisant la contrainte fiscale des immobilisations “, explique Jean-No’l Drouin, président-directeur général de BD Lease. L’évolutivité est une option, pas une obligation. Néanmoins, la possibilité de renouveler, au moment opportun, tout ou partie de l’équipement est un atout qu’utilisent astucieusement les responsables informatiques et les sociétés de services.
En effet, les budgets de fonctionnement sont généralement non extensibles. L’avantage de la location évolutive réside dans la mise à disposition de matériel à la pointe de la technique, tout en restant à loyer constant. Bien entendu, cette migration est restreinte par des closes strictes. Ainsi, le bailleur applique un surloyer si l’on veut changer de matériel au cours de la première année. “C’est dans les premiers mois que la dépréciation est la plus forte. Chez BD Lease, un département de remarketing nous permet d’assurer une recommercialisation efficace des équipements devenus obsolètes et ainsi de réduire la période de carence à six mois “, commente Jean-No’l Drouin.
Néanmoins, à l’image de la stratégie d’investissement mise en place par Picad, la location évolutive peut servir à faire passer en douceur des dossiers qui, présentés, dans leur globalité, seraient hors budget. “Le principe est simple. Décomposer le projet sur plusieurs années et calculer au plus juste l’évolution nécessaire aussi bien du point de vue technique que financier. En effet, un projet doit monter en puissance et ne requiert pas les mêmes ressources au démarrage qu’au stade opérationnel “, conclut Jean-Maurice Gabory, PDG de Picad.
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