Emmanuel Macron a fait une apparition remarquée à VivaTech, le salon de l’innovation technologique organisé à Paris. Le président français y a longuement évoqué l’intelligence artificielle, un sujet sur toutes les lèvres depuis le lancement de ChatGPT l’automne dernier.
L’IA, entre création et régulation
À l’occasion de l’ouverture du salon, le chef de l’État s’est engagé à soutenir la création d’intelligences artificielles françaises, destinées à concurrencer des solutions américaines, comme ChatGPT, Google Bard ou Claude d’Anthropic. Emmanuel Macron ne souhaite pas donner la priorité à la régulation du secteur plutôt qu’à la création de technologies françaises.
« Sur l’intelligence artificielle, la priorité, c’est de faire du en même temps : réguler et innover »
Le dirigeant redoute un scénario dans lequel l’Europe se laisserait distancer par la Chine et les États-Unis, par manque d’investissement, tout en allant « beaucoup plus loin » dans la réglementation. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé lors de l’essor d’Internet. La plupart des géants du numérique sont en effet nés sur le sol américain.
« Ce scénario est possible, ce ne serait pas celui que je soutiendrai », déclare Emmanuel Macron.
Notez qu’un cadre réglementaire se tisse déjà autour de l’IA en Europe. L’AI Act devrait s’imposer comme l’une des premières réglementations au monde entièrement dédiées à l’intelligence artificielle. Elle est actuellement en cours de discussion au Parlement européen.
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Des modèles d’IA basés sur le français
La conception de « grands modèles », similaires à GPT-4 ou PaLM 2, doit s’accélérer en France, a ajouté le chef de l’État. Celui-ci prend pour exemple deux start-ups françaises spécialisées dans l’IA, Mistral. AI et LightOn. Fondée par des anciens de Google Deepmind et de Meta, Mistral. AI est une société française qui développe des modèles linguistiques open source à destination des entreprises. En se focalisant sur le contrôle des données, l’un des grands enjeux des IA génératives pour les entreprises, la start-up a récemment levé 105 millions d’euros, portant sa valorisation à 240 millions d’euros.
De son côté, LightOn a développé Paradigm, une plateforme d’IA générative à destination des grandes entreprises européennes. Comme Mistral. AI, la start-up, fondée par quatre chercheurs, met l’accent sur la confidentialité des données des sociétés.
« Il ne faut pas brider nos entrepreneurs quand ils sont prêts à réinvestir », estime le président de la République.
Emmanuel Macron précise que ces futurs modèles de langage conçus en France doivent impérativement s’appuyer sur un corpus de données en français. Il s’agit d’un enjeu de souveraineté nationale, visant à éviter les biais hérités de la langue anglaise.
« Il faut aussi créer des bases de données en français. Sinon nous utiliserons des modèles qui auront des biais hérités des Anglo-Saxons », ajoute l’homme politique.
Actuellement, le secteur des IA génératives est largement dominé par les contenus anglophones, ce qui contribue à désavantager les individus parlant une autre langue. En effet, des chercheurs ont remarqué que les IA étaient généralement plus bien efficaces et pertinentes lorsqu’elles discutent avec un interlocuteur anglophone.
C’est pourquoi Emmanuel Macron veut encourager la création de bases de données françaises, indispensables à l’entraînement des modèles, avec un fonds d’amorçage de 50 millions d’euros.
Un investissement de 500 millions d’euros
Pour soutenir l’essor de l’IA française, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé un investissement supplémentaire de 500 millions d’euros. Grâce à cette enveloppe, il veut « doubler le nombre de formations » liées à l’IA en France et faire naître « cinq à dix clusters », c’est-à-dire des centres nés de l’association entre les entreprises et les universités. Idéalement, la France comptera « deux ou trois pôles d’excellence de niveau mondial ».
« Comment consolider nos champions de l’IA ? On va continuer d’investir, beaucoup plus », s’engage le président.
En parallèle, le locataire de l’Élysée veut aussi donner un coup de fouet aux supercalculateurs français. Emmanuel Macron a évoqué un investissement de 50 millions d’euros dans le supercalculateur Jean-Zay, qui reste le plus puissant ordinateur de France. Cette somme devrait permettre de renforcer la machine, qui est déjà capable de réaliser 36,8 millions de milliards d’opérations de calcul en une seconde. Surtout, le chef de l’État a annoncé la création d’un supercalculateur Exascale, conçu pour gérer un milliard de milliards d’opérations par seconde, en France. Le projet, dont le coût final est estimé à 500 millions d’euros, sera à moitié financé par l’Europe.
Cet investissement de 500 millions d’euros fait suite au plan d’action sur l’IA, annoncé par le gouvernement en 2018. Ce premier plan, plus ambitieux, avait permis de débloquer 1,5 milliard d’euros pour soutenir l’essor de l’intelligence artificielle. Pour mémoire, Emmanuel Macron s’était engagé à mettre le cap vers l’IA, en érigeant une véritable stratégie nationale, avant son élection de 2017. Le candidat avait déjà estimé que l’IA a « de profonds impacts sur une série de secteurs ».
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Franchement, construisons des infrastructures et des produits comme microsoft et AWS. on a OVH mais leur catalogue de produit est encore assez limité. ca m’enerve d’entendre les politiques parler de CHATGPT. on aurait pu le créer bien avant les americains. macron n’a aucune expertise sur le sujet. on est tellement en retard dans le domaine de la technologie. les employés du ministere ont des stations EOLE tellement limités. peut etre qu’il faudrait y aller par étape. c’est ridicule. investir dans nos outils pour ensuite s’améliorer. c’est du grand n’importe quoi