Offrez-vous enfin la poitrine de vos rêves pour 2 499 euros, au lieu de 5 430 euros en clinique privée, soit 54 % de réduction » . Cette surprenante annonce pour les services d’une clinique privée belge était disponible mercredi 23 août sur la version française de Groupon. Problème : ce genre de publicité est interdit en France. Un jugement rendu par la Cour de Cassation le 5 juillet 2006, précise que « L’interdiction déontologique de faire de la publicité pour des actes relevant du domaine de la médecine s’impose non seulement aux médecins mais à une clinique. »
Une suite judiciaire ?
Le Conseil national de l’ordre des médecins a promptement réagi. Le Dr Walter Vorhauer a indiqué confirmé à l’AFP : « Une clinique n’a pas le droit de faire ce type de promotion de prix, purement commerciale et financière, sur des actes médicaux. » En outre, la loi française impose en matière de chirurgie esthétique l’établissement d’un devis assorti d’un délai de réflexion. Or, dans son mode de fonctionnement, Groupon, plus habitué à commercialiser de l’électroménager ou des massages en Spa, encaisse au préalable par carte bancaire.
En cas d’avis médical négatif établi lors de la consultation obligatoire, le site internet s’engageait même à rembourser l’intégralité des offres versées à ses clientes. Contacté par le Figaro.fr, le porte-parole de Groupon en France a fait savoir que la clinique voulait faire connaître ses prestations dans l’Hexagone.
Au moment où nous écrivons ces lignes, l’offre n’est plus disponible sur le site. Toutefois, le Conseil national de l’ordre des médecins se réserve le droit d’entamer des poursuites. « Si une patiente se plaint d’un chirurgien exerçant en France qui aurait participé à ce dispositif, soyez certain que nous n’hésiterons pas à engager des poursuites disciplinaires », prévient le Dr Walter Vorhauer.
Groupon au bord de la faillite ?
Cette polémique intervient alors qu’un rapport de PrivCo, une société qui analyse les comptes des entreprises américaines, fait état de la fragilité financière de Groupon. Celle-ci doit faire face à une détérioration de sa trésorerie liée à sa trop rapide croissance. D’après PrivCo, la trésorerie de Groupon serait inférieure à 200 millions d’euros. Sans refinancement, la faillite pourrait être imminente. Depuis sa création, voici deux ans, le site a perdu plus de 600 millions de dollars.
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