A l’occasion de la présentation des résultats du premier semestre 2009 d’Iliad, Thomas Reynaud, directeur financier de l’entreprise, est revenu au micro de BFM Radio, dans l’émission Good Morning Business (1), sur certains enjeux qui attendent la maison mère de Free. Un entretien à écouter aussi en podcast dans son intégralité (voir en fin d’article).
BFM : La polémique sur les antennes-relais est-elle une préoccupation particulière au moment où vous voulez devenir le quatrième opérateur mobile et où il va vous falloir construire un nouveau bout de réseau ?
Thomas Reynaud : En effet, ce sont des sujets que nous regardons avec attention. Nous souhaitons devenir opérateur mobile et nous aurons à construire un réseau sur l’ensemble du territoire pour avoir une couverture à 100 %. C’est une question que nous avons intégrée dans nos réflexions. Le régulateur [l’Arcep, NDRL] a aussi intégré cette problématique et prévoit notamment des partages d’antennes-relais entre les opérateurs existants et le nouvel entrant.
Globalement, il faut construire environ 25 % d’un réseau pour ensuite avoir droit à une couverture nationale, non ?
Notre ambition est d’avoir un réseau national couvrant l’ensemble du territoire. Pour favoriser la venue du quatrième entrant, qui arrive quinze ans après les autres sur le marché du mobile, les textes prévoient qu’après avoir couvert 25 % de la population nationale, il est possible de passer un accord de roaming [itinérance, NDLR] pendant une période intérimaire. Ce qui permet d’ouvrir le plus rapidement possible des services commerciaux.
Mais Free, comme à son habitude, va investir dans son propre réseau. C’est cela qui fait la différence. Et c’est cela, qui à terme, fera baisser la facture du téléphone mobile.
Vous devez remettre votre dossier de candidature à la fin de l’année et on attend une décision dans le courant de l’année 2010. Quel est le calendrier exact ?
Nous devons rendre notre copie le 29 octobre prochain. Un appel à candidature a été lancé par l’Arcep. Celà fait trois ans que nous l’attendons et que nous nous y préparons. Trois ans que la société se renforce stratégiquement avec de plus en plus d’abonnés, et que nous consolidons notre position financière.
Nous sommes sur la ligne de départ. Mais nous ne sommes pas les seuls : nous entendons parler d’autres candidats. Et nous avons hâte de pouvoir remettre notre dossier à la fin du mois d’octobre.
« Des boutiques Free ? C’est prématur頻
Vous « tenez » le prix de votre Freebox alors qu’elle est de plus en plus sophistiquée. Comment arrivez-vous à en faire baisser le prix de construction pour qu’elle vous coûte toujours le même montant ?
Une Freebox nous coûte en moyenne 180 euros : la baisse du prix des composants, les améliorations techniques et l’investissement, bref, tout ce que l’on gagne en terme de gains de productivité en améliorations techniques, nous permettent de maintenir les coûts. Nous avons par exemple développé il y a deux ans un enregistreur numérique dans toutes les Freebox. Cela leur permet aujourd’hui de servir de magnétoscope.
Est-ce que Free va se lancer dans un réseau de boutiques en propre ? C’est une question qui est posée aujourd’hui sur les sites spécialisés.
Je crois que le débat est né avec notre volonté d’aller dans le marché du mobile. Certains observateurs ont dit que l’on ne pouvait pas réussir sur le marché des mobiles sans avoir de boutiques.
Nous avons réussi à avoir une part de marché de 25 % dans l’ADSL sans la moindre boutique, en vendant à distance notre produit qui était complexe, et surtout à l’époque quand personne ne connaissait l’ADSL. Je pense donc que le débat est un peu prématuré. Essayons d’obtenir cette licence. C’est notre priorité pour les six prochains mois. Et on en parlera après.
(1) L’interview de Thomas Reynaud a été effectuée dans l’émission Good Morning Business, sur BFM Radio, le 27 août 2009.
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