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« Un énorme potentiel » : Joe Biden s’engage à faire face aux risques de l’IA

Joe Biden, l’actuel président des États-Unis, s’est engagé à adopter une position équilibrée au sujet de l’intelligence artificielle. Face aux dangers de l’IA, le démocrate plaide pour la mise en place de limites bien définies pour protéger les consommateurs et leur vie privée.

Ce mardi 4 avril 2023, Joe Biden a évoqué l’essor de l’intelligence artificielle lors d’une réunion avec des conseillers. Le démocrate a ensuite répondu aux questions de plusieurs journalistes avant de résumer la position de son cabinet dans un bref communiqué sur Twitter.

Sans grande surprise, le président américain a estimé que l’IA pourrait être dangereuse et comporte « de potentiels risques pour notre société, notre économie, et notre sécurité nationale ». L’ancien vice-président de Barack Obama épingle surtout les biais des algorithmes, qui reproduisent, voire accentuent, les préjugés de la société, la désinformation, facilitée par l’apparition de générateurs d’images sophistiqués comme Midjourney ou Dall-E, et la violation de la vie privée.

Peu avant la prise de parole de Biden, plusieurs pays se sont d’ailleurs penchés sur les données personnelles collectées par ChatGPT, le chef de file des modèles linguistiques. Estimant que l’agent conversationnel d’OpenAI représente une infraction au RGPD, le règlement européen sur la protection des données personnelles, l’Italie a préféré bannir le chatbot de son territoire. Le Royaume-Uni a émis un avertissement analogue, exhortant les géants de la tech à respecter la vie privée des internautes. Enfin, le Canada a ouvert une enquête sur ChatGPT. Le Commissariat à la protection de la vie privée du pays soupçonne le chatbot de partager les données de ses utilisateurs avec autrui. D’autres organismes de régulation pourraient prendre des mesures similaires dans un avenir proche.

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« Des épreuves très sérieuses »

En parallèle, Joe Biden reconnaît que l’intelligence artificielle offre de sérieux atouts à l’humanité. Aux yeux du 46ᵉ président des États-Unis, l’IA est susceptible d’aider la société à affronter des « épreuves très sérieuses, comme les maladies et le changement climatique ».

Cette prise de parole survient quelques jours après que des milliers de personnes, dont des cadors de la technologie comme Elon Musk ou Steve Wozniak, se soient positionnés en faveur d’un moratoire sur l’IA. Dans une lettre ouverte, ils demandent aux entreprises engagées dans la course à l’intelligence artificielle de mettre leurs travaux sur pause pendant une période de six mois. Plusieurs figures phares de la technologie, comme Bill Gates ou Sundar Pichai, se sont ouvertement opposées à cette initiative. Pour le cofondateur de Microsoft, un moratoire n’est pas une solution.

Plus modéré qu’Elon Musk et consorts, Joe Biden n’a pas évoqué la perspective d’une suspension de la recherche. Le président américain a par contre demandé aux géants de la tech de prendre leurs responsabilités :

« Selon moi, les entreprises de la tech doivent s’assurer que leurs produits sont sûrs. Sans garde-fous, nous voyons quelles sont les conséquences en matière de santé mentale et d’image de soi ».

Dans ses déclarations, Joe Biden établit un parallèle avec les réseaux sociaux, dont les effets néfastes sur les internautes, surtout les plus jeunes, sont considérables en l’absence de « limites strictes ».  Sur le compte Twitter officiel de la présidence, Joe Biden a expliqué vouloir adopter une position équilibrée sur l’IA, qui soutient « l’innovation responsable » tout en mettant en place « des garde-fous appropriés pour protéger les droits et la sécurité des personnes ».

« L’intelligence artificielle a un énorme potentiel pour relever certains de nos défis les plus difficiles. Mais nous devons faire face aux risques », résume le président américain.

Désireux d’encadrer le développement des intelligences artificielles, le leader des États-Unis rappelle avoir proposé une déclaration des droits de l’IA l’année dernière. Il s’agit d’un ensemble de principes et de pratiques destinés à guider « la conception, l’utilisation et le déploiement de systèmes automatisés, dans le but de protéger les droits des Américains à l’ère de l’intelligence artificielle ».

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Source : Reuters


Florian Bayard
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