La décision de Free de bloquer les publicités, notamment celles provenant de Google, inquiète les éditeurs de sites qui craignent la perte de leurs revenus. D’autres y voient une atteinte directe à la neutralité du Web. Dès ce matin, le Front de Gauche et le Parti Pirate ont réagi à cette méthode.
Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, l’action de Free est « un nouveau pas vers une atteinte au principe de neutralité du réseau ». Estimant que ce principe est « absolu », le Front rappelle son « attachement à une transmission des données électroniques qui respectent leur intégrité et leur contenu quels que soient leur source, leur destination, leur contenu ou le protocole utilisé ».
La liberté d’expression est en danger
Dans son communiqué, le Parti Pirate tient le même discours. Il estime que Free « a franchi une limite qu’aucun fournisseur d’accès ne devrait se permettre de violer ». Le mouvement qui fait de la neutralité du Web son angle prioritaire estime qu’au-delà des arguments commerciaux qui ont conduit l’opérateur à prendre cette décision, Free a enfreint des règles primordiales sur la Toile : « L’État et les FAI se doivent de garantir l’accès égal de tous les utilisateurs à tous les services sur Internet. Aucun usager des réseaux ne doit souffrir de limites autres que celles qui lui sont imposées par sa propre conscience ou celle de ses responsables légaux, s’il s’agit d’un mineur. »
Il pointe aussi la méthode de blocage qui, elle, ne semble pas si neutre qu’elle en a l’air. « Le filtrage par nom de domaine (DNS) au niveau de ses terminaux intercepte les requêtes de l’abonné et les redirige de lui-même vers ses serveurs. Cette mesure, médiatisée comme un simple bloqueur de publicité, permet de faire censurer non seulement la réclame commerciale, mais également tout type de contenu au point de pouvoir mettre en danger – directement comme indirectement la liberté même d’expression de l’Internaute. »
Pour Sophie Duvauchelle, responsable numérique pour le Front de Gauche, il s’agit avant tout d’une bataille commerciale entre Free et Google dont les internautes font encore les frais. Elle rappelle en effet les difficultés rencontrées par les abonnés de Free à se connecter à YouTube à certaines heures de la journée. « Si ce FAI était sincère, il expliquerait plutôt comment opérer soi-même au blocage des publicités grâce à des extensions utilisables avec les navigateurs Web, outils tout à fait performants. »
Le sujet a dû être abordé ce matin lors de la rencontre des dirigeants de Free avec Fleur Pellerin. D’autant que ce système de blocage a été suspendu depuis ce matin.
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