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Droit à l’oubli : Manuel Valls se refait une virginité sur Twitter et Facebook

A nouveau gouvernement, nouveau départ sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre a supprimé ses anciens messages, dont des traces restent sur la Toile. Un “droit à l’oubli” qui s’oppose au devoir de mémoire.

Opération de nettoyage de rentrée. Après avoir remis de l’ordre dans son gouvernement, Manuel Valls a fait le ménage dans son compte Twitter. Muet depuis 2012, le Premier ministre s’est remis à tweeter ce mercredi 27 août tout en supprimant ses anciens messages. Le message « Cohérence, cohésion, clarté : trois mots d’ordre pour ce premier Conseil des ministres. Faisons avancer la France ! MV » est donc le plus ancien de l’utilisateur @manuelvalls pourtant inscrit depuis cinq ans.

Les 1 587 messages qui le précédaient et qu’ont eu le bonheur de lire ses quelque 74 000 abonnés sont passés à la trappe. Twitter a d’ailleurs a du mal à suivre cette purge puisque que le site de microblogging annonce 6 tweets et non 3 et 13 photos et vidéos qui n’existent plus.

Même remise du compteur à zéro sur sa page Facebook. La vie sociale de Manuel Valls démarre également ce 27 août 2014. La time line de son journal est désespérément vide les mois et les années qui précèdent ce jour béni. Cette page très austère est “aimée” par le parti socialiste et François Hollande. Difficile de faire plus politiquement correct.

Déjà lors de sa nomination comme premier ministre Manuel Valls le 31 mars dernier, le site gouvernement.fr avait été vidé pour ne laisser apparaître sur la page d’accueil la photo de l’intéressé et son CV.

Si Manuel Valls peut, comme tout internaute, évoquer un droit à l’oubli, c’est oublier que la Toile a de la mémoire surtout s’agissant d’une personnalité de premier plan. Estimant que les tweets de l’élu sont publics, Le Monde a récupéré environ 130 tweets publiés par Manuel Valls, « principalement auprès des moteurs de recherche, qui conservent temporairement une copie du contenu des pages web ».

Certaines prises de position de l’ancien député maire d’Evry, candidat à la primaire PS, prennent aujourd’hui un relief particulier. Alors que Manuel Valls vient de se livrer à une véritable déclaration d’amour à l’entreprise lors de l’ouverture de l’université d’été du Medef, le même fustigeait en avril 2012 la droite et le Medef « cherchant à protéger leurs privilèges. »

Le Monde rappelle qu’en en France, « il n’y a pas d’obligation d’archivage de la parole publique sur les réseaux sociaux ». A la différence des Etats-Unis qui, avec le Presidential Records Act, prévoit l’archivage de l’ensemble des enregistrements du président et du vice-président, et de ses équipes.

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Xavier Biseul