Lors d’une conférence à San Francisco organisée par Morgan Stanley, Robert Iger, PDG de Disney, a révélé quelques détails de son plan pour rentabiliser la branche streaming de la société. Des changements sont à attendre, aussi bien au niveau du prix que des contenus.
Disney Plus veut être rentable d’ici fin 2024
Lancer Disney+ a couté une fortune à l’entreprise qui cherche maintenant des solutions pour rentrer dans ses frais. S’il ne cache pas son optimisme pour la plate-forme, Robert Iger est également réaliste. Il a conscience que la croissance du secteur va ralentir et que les différents services de streaming vont désormais se concentrer sur la rentabilité. Une stratégie déjà entamée par son concurrent Netflix en augmentant ses prix, en introduisant un abonnement avec publicité et en faisant la chasse au partage de compte.
Depuis son lancement en 2019, Disney+ a perdu près de 10 milliards de dollars, notamment en dépensant des sommes colossales pour créer des contenus qui donnent envie aux gens de s’abonner. Une stratégie gagnante dans la mesure où Disney+ compte aujourd’hui plus de 100 millions d’abonnés. Mais la fête semble terminée pour le service qui a annoncé, pour la première fois lors de ses résultats du dernier trimestre, une baisse de son nombre d’abonnés dans le monde.
Vers une nouvelle hausse des prix pour Disney+ ?
Ce ne serait pas la première fois que Disney+ augmente ses prix. Comme son grand rival, Disney a également introduit un abonnement payant moins cher, avec de la publicité. Mais selon Robert Iger, cela n’est pas suffisant :
« Nous devons mieux rationaliser nos coûts […] De toute évidence, nous devons attirer plus d’abonnés, mais je pense que l’un des éléments clés que nous devons déterminer est une stratégie de tarification qui a du sens […] Je pense que nous nous sommes trompés dans la stratégie de tarification, et nous commençons maintenant à nous en rendre compte et à faire des ajustements en conséquence. »
Le mois dernier, Iger a déclaré que Disney allait renoncer à produire du contenu de divertissement trop généraliste ou des films et émissions destinées uniquement aux adultes qui ne se concentrent pas sur les licences phares de l’entreprise : Pixar, Disney, Marvel et Star Wars.
En complément de cette stratégie basée avant tout sur les licences, Disney compte réduire son budget de 5,5 milliards, dont 3 milliards étaient jusqu’à présent dédiés aux contenus. L’entreprise souhaite aussi concéder à la concurrence, sous forme de licence, certains de ses contenus exclusifs. Cela représenterait une rentrée d’argent importante qui irait dans le sens d’une rentabilité de Disney+ à l’horizon 2024, comme le souligne son PDG :
« Alors que nous cherchons à réduire le contenu que nous créons pour nos propres plates-formes, il existe probablement des opportunités d’accorder des licences à des tiers […] Pendant un certain temps, c’était considéré comme quelque chose que nous ne pouvions pas faire parce que nous favorisions nos propres plates-formes […] Mais si nous arrivons à un point où nous avons besoin de moins de contenu pour ces plates-formes, et que nous avons toujours la capacité de produire ce contenu, pourquoi ne pas l’utiliser pour augmenter nos revenus ? C’est probablement ce que nous ferons. »
Avec Marvel, Disney veut raconter de nouvelles histoires
La conférence a aussi été l’occasion pour Robert Iger de s’exprimer sur les futurs contenus de ses licences phares. Au sujet d’un prochain film Star Wars, il a déclaré que l’entreprise prenait son temps. Le dernier film de la franchise, « Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker », datant de 2019.
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Au sujet de Marvel, Iger a remis en question le nombre important de films centrés autour d’un seul personnage. L’an dernier sortait le 4e film de la franchise Thor, dont les résultats au box-office étaient inférieurs à ceux du précédent. Même constat pour le troisième épisode de Ant-Man sorti en février. Des résultats qui, selon Iger, pourraient amener Disney à changer de stratégie :
« Marvel a 7 000 personnages. Il y a beaucoup plus d’histoires à raconter. Ce qu’il faut regarder chez Marvel, ce n’est pas forcément le volume de la narration, mais combien de fois revient-on sur certains personnages ? […] Les suites fonctionnent généralement bien pour nous. Mais avons-nous besoin d’un troisième ou d’un quatrième film, par exemple, ou est-il temps de se tourner vers d’autres personnages ? »
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Source : The Wall Street Journal