La sortie d’Avatar, en décembre 2009, le film événement de James Cameron, ferait presque oublier que le relief au cinéma… ce n’est pas nouveau ! La reproduction de la perception du relief à partir de deux images planes, ou stéréoscopie, intéresse les scientifiques depuis l’Antiquité, tel Euclide. Les plus anciens dessins retrouvés datent du XIIIe siècle. Des artistes de la Renaissance comme Léonard de Vinci ou Jacopo da Empoli ont laissé des dessins dont le relief se révèle quand on louche, selon le mode dit “ croisé ”. En 1832, le physicien anglais Charles Wheatstone se met à travailler sur le principe, puis dépose en 1838 le brevet du “ stéréoscope ”. Un appareil dans lequel un jeu de miroirs superpose deux images, ce qui permet à l’utilisateur de percevoir le relief. Et comme la photographie naît l’année suivante, en 1839, c’est tout naturellement que des stéréoscopes photographiques apparaissent.
De multiples approches
A la fin du XIXe siècle, les inventeurs se focalisent sur les techniques de reproduction du mouvement à partir d’images fixes, avec de multiples approches. Certains tentent, avant même 1895 et l’invention du cinématographe par les frères Lumière, de combiner la reproduction du mouvement à la vision en relief ! Dès le début des années 1890, l’inventeur anglais William Friese-Greene met au point un tel système, mais le résultat ne convainc pas les premiers spectateurs.La popularité du cinématographe est, en revanche, immédiate. Et l’on passe très vite de la production de films “ expérimentaux ” à celle de fictions narratives très populaires. Les producteurs explorent toutes les possibilités. En 1915 est faite une projection de film en relief, par un procédé dit “ à éclipses ”, avec obturation, en alternance, de chaque œil.
50 films produits entre 1952 et 1955
Mais le premier “ vrai ” film qui marque la naissance du genre, date de 1922, un an avant l’apparition du parlant ! Il s’agit de The Power of Love, de Nat G. Deverich et Harry K. Fairall. Il faudra ensuite attendre la période allant de 1952 à 1955 pour que le relief fasse un retour en force dans les salles obscures, afin de contrer la menace que représente la télévision. Pas moins de 50 films en relief vont être produits à cette époque. Bwana Devil, de 1952, en couleurs, ouvre la danse et est généralement cité comme le premier film en 3D de l’histoire du cinéma. Déjà, le système est celui de la lumière polarisée, qui nécessite des lunettes de teinte grise. Les lunettes “ anaglyphiques ” bleues et rouges, elles, ne sont apparues qu’en 1953… pour lire des bandes dessinées en relief ! On pense souvent à tort que cet âge d’or du cinéma en relief n’a produit que des films gadgets. Le genre a donné naissance à de splendides nanars horrifiques, comme L’Etrange Créature du lagon noir (1954), diffusé à la télévision française en 1982, ou de qualité comme L’Homme au masque de cire (1953). Mais aussi à des étrangetés comme Those Redheads from Seattle (1953), première comédie musicale en relief. Sans oublier que de très grands films furent tournés à cette époque en relief, comme Le meurtre était presque parfait, d’Alfred Hitchcock, ou Hondo (1953) de John Farrow, avec John Wayne !
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