En onze ans, près de 5700 soldats américains ont dû subir l’amputation d’un membre à cause d’une blessure lourde. Il est donc assez logique que le DARPA, l’Agence de recherche du département de la défense américain, s’intéresse de près à ce problème et aux enjeux qu’il pose.
Le nerf de la guerre
Si les prothèses contrôlées par des interfaces cérébrales sont encore loin du propre aveu du DARPA, les progrès dans le domaine des interfaces nerveuses et musculaires sont nombreux et, pour tout dire, impressionnants.
Le programme RE-NET pour Reliable Neural-Interface Technology, vient en effet de faire la démonstration de nouveaux succès dans le domaine des prothèses contrôlées par les influx nerveux et musculaires. Un pas important d’autant que selon un des spécialistes du DARPA, Jack Judy, cette technologie est bien plus « performante et fiable d’un point de vue biotique et abiotique ». Les opérations permettant son utilisation sont en effet bien moins risquées et intrusives.
Prothèse contrôlée par les muscles
Les derniers prototypes du programme RE-NET ont d’ailleurs d’ores et déjà été testés cliniquement auprès de soldats amputés. C’est notamment le cas au sein du Rehabilitation Institute de Chicago où ont été essayées des interfaces de « ré-innervation musculaire ciblée » (TMR, en anglais, pour Targeted Muscle Re-innervation). Aussi incroyable que cela puisse paraître, ces TMR consiste à relier les nerfs d’un membre amputé à une interface qui contrôle une prothèse.
Evidemment, ces prothèses n’ont pas encore le degré de précision et de réactivité d’un vrai membre. Pour autant, la vidéo-ci-dessous montre avec quelle « facilité », cet ancien sergent de l’armée américaine arrive à saisir une tasse sur une table, une balle au sol ou un voile en train de tomber.
Redonner le sens du toucher
Une autre expérimentation du programme RE-NET a abouti à un système qui transmet une sensation de toucher au porteur d’une prothèse de bras. Les doigts mécaniques sont équipés de capteurs, connectés à des nerfs résiduels dans ce qui est resté du membre après amputation. Une pression sur un doigt est alors ressentie par l’utilisateur de la prothèse. La personne amputée peut alors utiliser son bras, sa main, sans avoir à la regarder et pourra alors réaliser des tâches simples, comme « de chercher dans un sac à la recherche d’un petit objet ».
L’homme augmenté
Les développements et recherches sur ce genre d’interface devraient continuer jusqu’en 2016, selon le billet du DARPA. D’ici là, pas sûr qu’on n’arrive au niveau des prothèses présentées dans le jeu Deus Ex : Human Revolution, pour autant, le débat sur les hommes augmentés et les réflexions sur les limites des augmentations pourrait, lui, commencer à faire plus en plus parler de lui. Si les Google Glass sont une forme d’augmentation légère, ces prothèses pourraient bien au terme d’une longue évolution devenir des augmentations… lourdes.
Source :
DARPA
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