Quatre chiffres pour « plus d’efficacité » : le numéro vert Net Ecoute devient à partir de mardi le 3018, une plateforme pour « prévenir et intervenir » contre les violences numériques subies par les enfants et les adolescents. Cyberharcèlement, « revenge porn », chantage à la webcam, usurpation d’identité, surexposition aux écrans, aux jeux vidéo: ce nouveau numéro, qui remplace le 0800 200 000, a vocation à devenir « la ligne nationale d’assistance pour tous les enjeux de protection des mineurs sur Internet comme la lutte contre les violences numériques et l’aide à la parentalité numérique », a présenté à l’AFP le secrétaire d’État chargé de l’Enfance Adrien Taquet, constatant une « recrudescence d’actes préoccupants ».
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Cette ligne confidentielle et gratuite, gérée depuis 2009 par l’association e-Enfance, est accessible par téléphone 6 jours sur 7, de 9 h à 20 h, mais également sur 3018.fr par Tchat en direct, via Messenger et WhatsApp. Le 3018 représentera un « point d’entrée unique pour toute question ou problème concernant la dimension numérique de la vie des enfants et des adolescents », a déclaré Justine Atlan, directrice générale de e-Enfance, plaidant pour « plus de simplicité, de lisibilité et d’efficacité ».
Depuis le début de la crise sanitaire, qui a entraîné plusieurs périodes de confinement et de fermeture des établissements scolaires, les appels reçus sur Net Ecoute ont « quasiment doublé et les cas de cyberharcèlement ont augmenté de 57 % en 2020 », a fait valoir Mme Atlan. L’équipe des écoutants, composée de psychologues, juristes et spécialistes des outils numériques, est formée à la protection des mineurs sur Internet et à l’accompagnement des parents. Ils accompagnent également les victimes et peuvent déclencher des procédures de signalement accélérées auprès des réseaux sociaux.
Des « impacts lourds »
Selon un sondage Opinionway de 2018, à 12 ans, un enfant sur trois a déjà été exposé à du contenu pornographique en ligne et un adolescent sur dix déclare avoir déjà été victime de violences en ligne. La crise a des « impacts lourds sur les enfants et les parents », a souligné M. Taquet, évoquant des problèmes de précarisation des familles, d’isolement et de sédentarité des enfants et une explosion du temps devant les écrans.
« Cette surexposition peut avoir des conséquences importantes, notamment de cyberharcèlement ou d’exposition à des contenus violents, voire illicites. Ces cyberviolences n’ont de cyber que le nom. Elles ont des conséquences bien réelles, au-delà de la sphère numérique », a-t-il ajouté. Pendant le premier confinement, on estime que 93 % des enfants et adolescents ont dépassé la recommandation de moins de 2 heures d’utilisation d’écrans par jour.
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