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Comment un candidat démocrate paie des influenceurs pour relancer sa campagne présidentielle

Pour paraître plus « cool », Mike Bloomberg, milliardaire et ex-maire de New York, s’achète des influenceurs. Une opération promo inédite et bon marché.

Aux États-Unis, tout est permis. En plus des traditionnels spots publicitaires à la télé, à la radio, sur Internet, le démocrate Mike Bloomberg se paie des influenceurs pour se faire une image « cool ». La méthode peu orthodoxe surprend dans le cadre de la course à la Maison blanche. Cette annonce du milliardaire, pour l’instant outsider dans la primaire démocrate, intervient alors qu’il double son budget publicitaire pour sa campagne. 

150 dollars par post

L’opération séduction des jeunes de Mike Bloomberg a discrètement commencé sur Tribe, un « marché de contenu sponsorisé » qui relie les influenceurs aux marques pour faire de la publicité auprès de leurs abonnés. Mais rallier les influenceurs à la cause de l’ancien maire de New York a un prix.

Comme le rapporte The Daily Beast, la création d’un contenu original en soutien à Mike Bloomberg rapporte 150 dollars à un « micro-influenceur », c’est à dire qui a entre 1 000 et 100 000 abonnés. Le pitch ? « Dire pourquoi Mike Bloomberg est le candidat élu qui peut s’élever au-dessus de la mêlée, travailler avec l’autre bord pour que TOUS les Américains se sentent entendus et respectés. » 

70 000 influenceurs à disposition 

Mais, le candidat va plus loin. Dans la rubrique « Contenu que nous adorions de votre part », les influenceurs ne doivent plus seulement dire mais « montrer » pourquoi Mike Bloomberg est le meilleur. Outre la superficialité du propos, cette méthode revêt plus les habits du clientélisme que du démocrate. 

Avec près de 70 000 influenceurs en herbe, Tribe offre aux marques – et, ici aux candidats en campagne – la possibilité de les solliciter pour créer du contenu sur mesure soumis aux conditions commerciales établies par l’entreprise. Ensuite, le contenu est diffusé sur les canaux publicitaires de l’entreprise ou simplement sur les réseaux sociaux du vidéaste sous le  hashtag #sponcon. Le but est de cibler leurs abonnés qu’ils ne pourraient pas atteindre autrement. 

« Sois toi-même et soutiens-moi »

Le post de campagne, vu par The Daily Beast, encourage les influenceurs à mentionner pourquoi il pense que « nous avons besoin d’un changement de gouvernement » et surtout qu’il « soit honnête, passionné et lui-même ! ». Les conditions pour y participer sont assez simples : ne pas dire de grossièretés, ne pas diffuser de « contenus ouvertement négatifs », ne pas être nu et enfin résider aux États-Unis. 

Dans la section « à propos » du post, il est écrit : « Mike Bloomberg est un enfant de la classe moyenne qui a fait son chemin grâce à l’université ». Le candidat y est décrit comme « un homme d’affaires autonome, un véritable partisan des valeurs progressistes et qui peut faire avancer les choses ». Le travail législatif du candidat est mis en avant, par exemple sa lutte contre le port d’armes ou pour le développement des énergies propres. 

Une méthode bon marché et inédite 

Contacté par le site américain, Mike Bloomberg n’a pas souhaité commenter. De son côté, Tribe n’a pas répondu à la question « travaillez-vous avec d’autres candidats ? ». Pour l’instant, c’est inédit : aucun candidat en lice pour les élections présidentielles n’a fait appel aux influcenceurs. 

Le coût relativement bon marché de cette promotion d’un nouveau genre pourrait rendre l’investissement très intéressant. La multiplication des posts pour les marques est une pratique commune sur Tribe. Sans parler des comptes de célébrités aux millions d’abonnés qui engrangent autant de millions de dollars. 

Source : The Daily Beast

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Marion SIMON-RAINAUD