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15 ans de high-tech : comment on voyait l’avenir en 2000

01net.com est né en 2000 et, à l’époque, nos journalistes rêvaient d’un futur où l’on utiliserait des ordinateurs olfactifs et porterait des vêtements intelligents. 15 ans plus tard, ce n’est pas ça. Mais ils avaient eu le nez, en revanche, sur le potentiel extraordinaire de la réalité virtuelle ou de l’intelligence artificielle. Flashback !

01net.com a 15 ans. 15 ans à suivre l’actualité des nouvelles technologies mais aussi à envisager leurs évolutions futures. Alors, les plus belles prédictions se sont-elles réalisées ? Ou ont elles, à l’inverse, complètement échoué ? Pour le savoir, nous nous sommes replongés dans les archives. Et le résultat est plein de surprises !

Les ordinateurs olfactifs.. encore en attente

DigiScents, Aromajet, ou encore TriSenx. Elles furent les start-ups stars de l’année 2000 avec un concept simple : diffuser des odeurs simulées via les périphériques de nos ordinateurs. Un marché disputé alors par des centaines de sociétés. L’agence AP signait à l’époque une dépêche enthousiaste sur deux chercheurs israéliens, David Harel et Doron Lancet, qui viennent de déposer un brevet à ce sujet. Extrait :

« Ce système utilisera un moyen capable de recréer des senteurs tirées de 150 éléments de base. Selon les deux scientifiques tout à fait sérieux, c’est un nez artificiel qui sera chargé de recueillir l’odeur à la source du côté de l’expéditeur et la convertir… en fichier informatique avant de la transmettre. De même, il sera techniquement possible d’acheter une odeur sur Internet.»

Sauf que ces systèmes olfactifs n’ont jamais explosé comme prévu. Ce qui n’empêche pas des start-ups de continuer à y croire. Le jeune Français Guillaume Roland, sélectionné par le Google Science Fair Project, a ainsi développé un concept de réveil olfactif qu’il espère commercialiser bientôt.

Le Wearable computer a triomphé des vêtements intelligents

« L’homme et la femme porteront demain, si ce n’est en sautoir, du moins en bague ou sous le manteau, tout un fourbi d’informations et de moyens de se connecter au monde qui bouge. Nous parlerons alors de wearable computers, en gros, de vêtements-ordinateurs qu’on enfile comme on change de maillot de corps. » C’est ce qu’on peut lire dans le journal Libération au mois d’octobre 2000.

A l’époque, on imagine que le wearable sera un vêtement-ordinateur avec une intelligence électronique intégrée,  à enfiler comme une veste. Le laboratoire Starlab projette même de commercialiser un blouson dans ce sens. Levis et Philips se lancent aussi dans des projets similaires. Personne ne pense que ce qui triomphera des années plus tard, seront des accessoires comme des montres ou des lunettes connectées.

Quelques sociétés comme Olympus et IBM misent cependant sur des dispositifs avec des disques durs reliés à des lunettes. C’est aussi le cas de la start-up Xybernaut, qui développe un clavier-bracelet avec un casque et un écran équipé d’un micro, d’écouteurs et d’une caméra montés sur une paire de lunettes. Le tout permettant de visionner des documents en ayant les mains libres. Xybernaut se targe alors d’avoir trouvé de nombreux clients BtoB intéressés. Ca ne vous rappelle pas les Google Glass ?

Le livre électronique attend encore son heure de gloire

On le considérait un peu comme le Graal en 2000. Le livre électronique semblait promis à un succès fulgurant et on parlait même de lancer dans la foulée le cartable électronique pour soulager le dos des élèves.

« A quelques variantes près, tous les projets se composent d’un boîtier de format A4 comprenant un écran à cristaux liquides de grande taille et un dispositif électronique qui permet la réception, le stockage, la lecture et parfois l’annotation de textes téléchargés. Constructeurs et éditeurs sont réunis au sein d’une association (OEB) et se sont mis d’accord sur un standard commun (langage XML) qui rend les supports en principe interchangeables », peut-on lire dans le journal Les Echos au mois de septembre 2000.

Le livre électronique s’est bien concrétisé matériellement par un produit de type liseuse, plus petit que le format A4 alors envisagé et surtout avec des écrans à encre électronique, bien plus adaptés à la lecture. Mais l’adoption d’un format de lecture numérique par le public a tardé beaucoup plus que prévu, sans compter les éditeurs ont tardé à s’y convertir. En France, il ne représente encore que 8% du marché du livre.

La réalité virtuelle en passe de triompher

Ce mois de février 2000, Le Monde s’enthousiasme pour la réalité virtuelle sur le salon Imagina et aperçoit les premiers casques grand public. Mais ce qui impressionne le plus l’attention du reporter, c’est la prouesse qui consiste à créer des images en 3D et à les placer à la surface du monde réel.

« Un joueur portant sur la tête un casque de réalité virtuelle lutte à grands coups de poing contre ces créatures qui le menacent. Pour lui, la pièce bien réelle dans laquelle il se trouve est envahie d’araignées et d’un bric à brac d’objets tels que des arrosoirs qui lui sautent au visage. »

La réalité virtuelle semble alors promise à fulgurante adoption dans le grand public. L’institut de recherches de l’Inria en fait même l’une de ses priorités. La même année, Beaubourg met en place un exposition à visiter via un casque de réalité virtuelle et permettant de naviguer dans une exposition mêlant images de synthèse et documents numérisés.

Il faudra cependant attendre 2013 pour que la réalité virtuelle commence à être adoptée par le grand public. Après avoir été longtemps cantonnée au monde professionnel, elle connait enfin son heure de gloire grâce notamment à la miniaturisation des casques. En témoigne le succès d’Oculus ou encore les projets Magic Leap de Google ou HoloLens de Microsoft.

L’intelligence artificielle au service de l’interaction homme-machine

En 2000, IBM fait sensation avec BlueEyes, un projet d’ « ordinateur sensoriel » développé dans son centre de recherches d’Almaden. L’un des prototypes, « Magic Pointing » est capable d’identifier son interlocuteur et de s’adapter à son humeur grâce notamment à une souris captant le rythme cardiaque de l’utilisateur.

« Le robot est capable, d’après l’expression du visage de l’utilisateur, de percevoir si celui-ci comprend les instructions à l’écran, ou encore de déplacer le curseur d’après le mouvement des yeux », lit-on dans le magazine SVM n°183 de juin 2000.

Les ingénieurs d’IBM pensent alors révolutionner la communication entre l’homme et la machine dans les cinq ans qui suivent. Mais on est encore loin d’avoir atteint un résultat satisfaisant dans ce domaine. Aldebaran s’en approche tout de même, avec ses robots Nao et Pepper capables de lire les émotions de leurs interlocuteurs. Et Google a déposé un brevet pour doter les robots d’une personnalité leur permettant de mieux interagir avec leurs utilisateurs.

Un monde hyper connecté prévu pour.. 2030

Armés de Palm Pilot ou de téléphones portables, les cadres et décideurs des années 2000 commencent à découvrir les joies de la connexion permanente en déplacement.

Mais en janvier 2000, Les Echos vont beaucoup plus loin en imaginant ce que seront les nouvelles technologies en 2030. « Dans plusieurs décennies, l’informatique sera devenue tellement envahissante… que les ordinateurs auront disparu. Chaque objet de la vie courante, du réveil-matin au poste de télévision, sera en effet relié à Internet et pilotera le quotidien de façon aussi discrète qu’implacable ».

Une façon visionnaire d’envisager les objets connectés. Et la suite de l’article est à l’avenant, le journaliste imaginant que les possesseurs de téléphones portables pourront commander et payer leur café avant même d’arriver sur place.

Mais ce que ne prévoyaient pas les observateurs avertis de l’époque en revanche, c’est que ce monde hyper connecté deviendrait une réalité bien avant 2030. C’est bien le monde dans lequel nous vivons déjà !

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Amélie Charnay