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Comment Google aurait manipulé son système d’enchères pour la publicité en ligne

La plate-forme aurait dupé acheteurs et vendeurs de publicités pour éliminer la concurrence. De nouveaux éléments viennent d’être révélés par un juge à la suite de la plainte de plusieurs Etats américains.

On connaissait l’existence de la plainte, mais pas tous ses aspects explosifs. En décembre 2020, une coalition d’Etats américains menée par le procureur général du Texas Ken Paxton a lancé une procédure antitrust contre Google dans la gestion des publicités en ligne. Un juge fédéral vient d’en officialiser les détails.

Mentir aux annonceurs et aux éditeurs

En tant qu’intermédiaire, Google aurait abusé annonceurs et éditeurs pendant des années en manipulant son système d’enchères pour la publicité en ligne via différents programmes. Il aurait tout simplement menti sur le montant communiqué à chacune des parties. L’annonceur payait le prix fort qui n’était pas entièrement reversé à l’éditeur.
Google aurait empoché la différence et réinjecté l’argent sur sa plate-forme Ad Exchange pour la faire gonfler artificiellement. Il aurait aussi favorisé les acheteurs de publicités en ligne utilisant ses produits et services.

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Un accord avec Facebook

Toutes ces manipulations auraient eu pour objectif d’éliminer la concurrence et de faire en sorte que Google règne sans partage sur la publicité en ligne en maîtrisant toute la chaîne : régie, commercialisation des espaces publicitaires, services pour traquer l’impact des publicités en ligne.

La procédure dénonce aussi l’accord Jedi Blue liant Google à Facebook et qui avait déjà été largement éventé. Facebook aurait abandonné l’un de ses outils publicitaires au profit de Google, mais aurait, en échange, été favorisé dans son système d’enchères. Le tout aurait permis, là encore, d’éliminer les concurrents. Sundar Pichai serait directement impliqué dans les documents fournis par les plaignants.

La réaction de Google

Google envisage de demander le rejet de l’affaire, d’après le New York Times. Il a jusqu’à la fin de la semaine pour réagir.

Le géant américain nous a contacté pour fournir plusieurs éléments de réponse communiqués à l’ensemble des médias. D’une manière générale, il estime que la plainte est « truffée d’inexactitudes et sans fondement juridique».

L’entreprise nie également toute manipulation des enchères publicitaires au détriment des acheteurs comme des vendeurs.

Google dément enfin formellement que Sundar Pichai ait personnellement approuvé les termes de l’accord avec Facebook. « Contrairement aux affirmations du procureur général, cet accord n’a jamais été un secret et a été largement médiatisé. Cela permet simplement à FAN (Facebook Audience Network) et aux annonceurs qu’il représente de participer à notre programme Open Bidding* tout comme plus de 25 autres partenaires le font », affirme la société.

Source : The New York Times, Wired

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Amélie CHARNAY