La semaine dernière, un projet intitulé GPT4free a commencé à faire le buzz sur la toile. L’initiative, longuement documentée sur Github, permet à n’importe quel internaute de converser avec GPT-4, la dernière mise à jour du modèle de langage derrière ChatGPT, gratuitement en s’appuyant sur une faille. Plus besoin de souscrire l’abonnement payant proposé par OpenAI, ChatGPT Plus.
Sans surprise, le projet a été mal accueilli par OpenAI. Interrogé par nos confrères de Tom’s Hardware, Xtekky, l’étudiant en informatique derrière l’initiative, révèle avoir reçu un avertissement de la part de la start-up. L’entreprise donne cinq jours au développeur pour mettre un terme à GPT4free. En cas de refus, OpenAI entamera des poursuites devant les tribunaux.
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Une perte financière
Pour se défendre, Xtekky fait valoir que GPT4free n’exploite pas directement l’interface de programmation d’application d’OpenAI. L’étudiant s’est plutôt appuyé sur les interfaces mises à disposition aux clients de la start-up, qui ont lancé leur propre version de ChatGPT, comme Snapchat, ou qui permettent d’accéder au robot conversationnel par le biais d’une app, comme Poe. En clair, le projet repose sur les licences payées par les sociétés.
Xtekky estime donc que ce sont les entreprises qui paient pour une licence ChatGPT 4, qui pourraient avoir un problème avec GPT4free. Dans ce cas de figure, ce sont en effet les sociétés clientes d’OpenAI qui paient pour toutes les requêtes des utilisateurs de GPT4free. Ces entreprises règlent les frais d’utilisateurs… qui ne consultent jamais leur propre site web.
Un outil comme GPT4free représente une perte d’argent pour les clients d’OpenAI, qui cherchent à surfer sur le boom de l’intelligence artificielle générative. Xtekky encourage d’ailleurs toutes les sociétés concernées à prendre contact avec lui.
« OpenAI pourrait également tendre la main aux sites, les avertir et, en collaboration, venir me voir pour réclamer un retrait, mais il semble que cette menace légale vienne uniquement d’OpenAI, ils prétendent en fait que je les attaque directement », s’étonne Xtekky, contacté par le média sur Telegram.
Si une entreprise se plaint, il s’engage à cesser l’exploitation de l’interface de programmation de celle-ci. Depuis le lancement du projet, il a d’ailleurs suspendu l’utilisation de sites comme phind.com, ora.sh et writesonic.com, suite à des demandes.
Un problème de sécurité
Surtout, l’étudiant en informatique incite les sociétés à sécuriser leurs interfaces de programmation. Il affirme avoir conseillé des mesures de sécurité dans ce sens à toutes les firmes ayant pris contact avec lui. Par exemple, les clients d’OpenAI pourraient bloquer le trafic en provenance de toutes les adresses IP inconnues. Seuls les services de l’entreprise pourraient dès lors se connecter à l’interface. Jusqu’ici, aucune entreprise concernée n’a pris la moindre mesure pour combler la brèche, en dépit des conseils du développeur.
Comme le souligne Xtekky, GPT4free n’est pas le seul outil en mesure d’exploiter la faille des interfaces de programmation. En théorie, n’importe qui peut marcher dans ses pas et accéder à GPT-4 gratuitement… en envoyant la facture des requêtes aux détenteurs d’une licence. Le code de GPT4free, accessible sur Github, pourrait d’ailleurs être repris par n’importe quel internaute. Actuellement, « les utilisateurs partagent et hébergent déjà ce projet partout », constate d’ailleurs Xtekky. En fait, GPT4free a d’ores et déjà échappé à son créateur.
La responsabilité d’OpenAI ?
D’après le développeur, il est possible que « si un site utilise l’API d’OpenAI, il bénéficie de la protection juridique d’OpenAI ». Dans ces conditions, la start-up serait « responsable des dommages subis par le site », explique Xtekky. C’est pourquoi la firme aurait décidé d’agir au nom de sa clientèle en menaçant le créateur de GPT4free.
Malgré la pression exercée par OpenAI, l’étudiant ne prévoit pas d’enterrer l’initiative pour le moment. Si la start-up veut absolument que le code de GPT4free disparaisse, elle doit soumettre une requête « Digital Millennium Copyright Act » (DMCA), une loi américaine qui protège les droits d’auteur en ligne, auprès de Github. Cette mesure n’empêchera cependant pas d’autres développeurs d’utiliser l’outil ou d’exploiter la faille des interfaces de programmation.
Il a néanmoins décidé d’apporter quelques changements au projet. L’étudiant va notamment changer le nom de l’initiative en g4f et changer le logo pour se distancer de celui d’OpenAI. Au cours des derniers jours, l’outil a également migré sur un autre nom de domaine, mais il est régulièrement hors ligne et rencontre des problèmes avec les publicités affichées, qui génèrent des revenus. Enfin, le développeur précise travailler sur « un nouveau système qui assurera un traitement transparent et légal des demandes ». De quoi échapper au courroux d’OpenAI ?
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Source : Tom's Hardware
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