En 2016, 47 millions de personnes étaient touchées par la maladie d’Alzheimer dans le monde, indiquait la fédération internationale des associations de lutte contre cette affection. Un chiffre qui pourrait atteindre les 131 millions d’ici 2050. D’où l’importance d’un diagnostic le plus précoce possible afin d’aider au mieux les personnes touchées. C’est ce qu’essayent de faire des chercheurs italiens avec une intelligence artificielle.
Nicola Amoroso et Marianna La Rocca de l’université de Bari et leurs collègues de l’institut de physique nucléaire en Italie ont développé un nouvel algorithme capable d’identifier Alzheimer dix ans avant que les médecins puissent identifier les premiers symptômes. Cet outil est capable de détecter les changements structurels créés dans le cerveau par la maladie. Comment ? En s’appuyant sur des images par résonance magnétique (IRM).
L’IA étudie le cerveau avec une grande précision
Les chercheurs ont d’abord entraîné leur algorithme en utilisant 67 IRM de personnes souffrant d’Alzheimer et 29 de personnes en bonne santé. De minuscules zones du cerveau ont ainsi été analysées et les moindres changements repérés pour établir des liens très fins avec l’apparition de la maladie.
L’équipe a ensuite testé son outil sur un second groupe de 148 IRM parmi lesquelles se trouvaient 48 images du cerveau de personnes atteintes d’Alzheimer et 48 de personnes souffrant de troubles cognitifs légers et ayant développé la maladie entre deux et neuf ans plus tard. Résultat, l’IA a su faire la différence entre un cerveau sain et un atteint par la maladie d’Alzheimer dans 86% des cas et entre un cerveau sain et celui d’une personne atteinte de troubles cognitifs légers dans 84% des cas. Autrement dit, elle a été capable de repérer les premiers changements dans le cerveau menant à la maladie d’Alzheimer, dix ans avant l’apparition de signes cliniques. Pour gagner en précision, l’outil devra étudier de nouvelles IRM.
Une méthode peu coûteuse et peu invasive
Même s’il faut encore l’améliorer, « cette méthode est bien moins invasive et moins onéreuse que les outils actuels, a indiqué Marianna La Rocca au site New Scientist, et elle pourra être employée en dehors de centres ultraspécialisés ».
Les chercheurs italiens ne sont pas les seuls à utiliser les nouvelles technologies pour essayer d’améliorer la détection de la maladie d’Alzheimer et des autres maladies neurodégénératives. L’an dernier, des membres du VU University Medical Centre à Amsterdam ont travaillé sur un outil similaire. Et cet été, une équipe rassemblant des chercheurs du centre médical Cedars Sinaï, de l’université de Californie du Sud et de l’université de Californie à Los Angeles ont conçu un test oculaire pour effectuer un diagnostic précoce de la maladie.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.