Vous passerez peut-être demain devant des antennes relais sans les voir. Jusqu’à maintenant, les plus gros spécimens, dits macro, s’affichaient sans discrétion sur nos toits et nos pylônes. Demain, elles pourraient aussi se dissimuler dans le mobilier urbain grâce un nouveau format plus petit. Nous vous parlions au mois de mai dernier d’un premier test en 4G mené par Orange à Annecy sur ces small cells. C’est cet été au tour de Bouygues Telecom de s’y coller, avant SFR à la rentrée. Des expérimentations techniques menées de concert avec l’ANFR (Agence nationale des fréquences).
Panneaux publicitaires, abribus et colonnes Morris
A Montreuil, Bouygues Telecom a choisi d’installer des petites antennes dans cinq sites différents : une colonne Morris, trois panneaux publicitaires et un abribus, tous raccordés à la fibre optique et à l’électricité. Elles émettent sur du 2100 MHz en 3G, ainsi que du 1800 et 2600 MHz en 4G. « Nous voulions vérifier à la fois la bonne intégration des antennes dans le mobilier urbain et leur capacité de prise de trafic », témoigne Jean-Paul Arzel, Directeur Réseau de Bouygues Telecom.
Car c’est le principal objectif des opérateurs : répondre à l’augmentation du trafic et des usages mobiles dans les zones urbaines. Pour cela, ils projettent de densifier leur réseau macro avec ces petites antennes.
Les équipes de l’ANFR, elles, se concentrent à la fois sur les performances du réseau et l’exposition aux ondes radios induites par ce nouveau matériel. Pour cela, elles utilisent un mobile à trace équipé d’un logiciel embarqué qui exécute différentes actions comme le téléchargement d’un fichier, par exemple, et d’une sonde qui affiche les bandes de fréquence et mesure les émissions.
« Nous suivons un protocole très strict qui consiste à collecter des données en plusieurs fois, sur chaque bande de fréquence et durant plusieurs jours de suite en restant immobile pendant une heure à proximité de chaque antenne, puis en marchant dans la rue », nous explique Emmanuelle Conil, ingénieure à l’ANFR. « Nous recommençons lorsque les antennes sont désactivées pour comparer les deux situations ».
La batterie des smartphones épargnée
Et les premiers résultats sont plutôt concluants. « Les petites antennes ont des puissances d’émission plus faibles. Mais, puisqu’elles sont présentes en plus grand nombre localement, elles permettent d’augmenter la qualité du signal reçu par le smartphone et donc d’épargner son autonomie », détaille encore Emmanuelle Conil. Sans compter l’avantage esthétique à les fondre dans l’environnement et l’assurance de voir la puissance d’émission de son portable diminuer.
Ces petites antennes pourraient être déployées dès l’année prochaine mais au cas par cas. Elles pourraient prendre place dans des panneaux publicitaires mais aussi des lampadaires et sur des façades d’immeuble. Elles seront aussi très certainement utilisées dans le cadre de la 5G dont l’architecture promet d’être hétérogène, reposant aussi bien sur des antennes macro que sur ces small cells, différents standards et plusieurs bandes de fréquences.
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