Haut de gamme. D’ores et déjà disponible, le nouveau boîtier de Canal+ aligne de nombreuses qualités avec ses huit tuners, sa fonctionnalité multiroom, un son Dolby Atmos et des images HDR. Mais sa promesse principale est claire : démocratiser l’accès aux contenus Ultra HD (3 840 × 2 160 pixels), couramment appelés 4K. « Vos images sont quatre fois plus belles qu’en HD où que vous habitiez en France et sans contrainte de débit », annonce le site officiel.
Le satellite, une alternative à la fibre
L’appareil peut fonctionner via le satellite et l’installation d’une parabole. Mais aussi en le raccordant directement à la box d’un opérateur en Wi-Fi ou avec un câble Ethernet. Et bien entendu, il faut préalablement s’être équipé d’un téléviseur compatible.
Pas de contrainte de débit ? Vraiment ? Ce décodeur viendrait tout révolutionner. Il fallait en effet jusqu’à maintenant, « être équipé en fibre » pour bénéficier du format Ultra HD, nous explique le communiqué de presse. Or, seuls 30% des foyers y seraient éligibles.
Cartes à l’appui, Canal+ affirme que seul le satellite pourrait couvrir tout le territoire avec des débits suffisamment élevés pour délivrer des flux vidéo de si haute qualité. Conclusion : il faudrait passer au satellite et au décodeur Canal.
Les choses sont toutefois plus complexes. Tout d’abord, il est complètement faux de dire que l’Ultra HD est réservée actuellement aux usagers de la fibre. Les abonnés à l’ADSL ou au câble peuvent aussi y avoir accès, à condition bien sûr que leur connexion soit suffisante. Ensuite, les abonnés fixe ont le choix de souscrire directement à un service OTT, de passer par un lecteur multimédia ou encore par la box 4K de leur opérateur, le cas échéant.
Canal+ a d’ailleurs conscient que son argument sur la 4K et la fibre n’est pas complètement vrai. Son propre décodeur peut fonctionner via le satellite et l’installation d’une parabole. Mais aussi en étant raccordé directement à la box d’un opérateur en Wi-Fi ou avec un câble Ethernet.
De la 4K de quelle qualité ?
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le satellite a l’avantage de pouvoir être réceptionné partout sur le territoire. Le boîtier de Canal+ présente donc une vraie opportunité pour les délaissés de l’ADSL. Et l’on sait que deux millions de Français au moins souffrent d’un accès à Internet inférieur à 8 Mbit/s en France.
Dans tous les cas, pour en finir une bonne foi pour toute avec la question de la contrainte de débit, Canal+ recommande malgré tout un accès Internet de minimum 10 Mbit/s pour ceux qui voudraient utiliser le décodeur avec la box de leur opérateur.
Un chiffre plutôt faible qui nous a surpris. La plupart des acteurs proposant de la 4K exigent en effet un débit descendant de 25 Mbit/s comme Apple ou Netflix. Alors comment assurer de la 4K avec un débit plus de deux fois plus bas ?
La réponse est peut-être à trouver dans l’encodage des flux 4K. Canal+ peut en effet jouer, entre autres, sur l’échantillonnage des vidéos 4K émises, afin de réduire le besoin en bande passante. Mais aucune certitude en l’espèce, nous sommes hélas cantonnés aux supputations.
Interrogé sur cette question, Canal+ ne nous a pas donné de réponse. En l’attente d’élément concret, on peut craindre une qualité d’images moindre et surtout des problèmes de fluidité de visionnage en cas de ralentissement de la connexion internet.
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