Sapiens, cet ex-éditeur d’outils de développement rapide, se pose désormais en SSII experte en réingénierie d’applications. Les projets de conversion à l’euro resteront le fer de lance de Sapiens France jusqu’à la mi-2001. Néanmoins, sa maison mère multiplie les acquisitions et les alliances pour prendre pied dans la Net économie.Comment un éditeur de logiciels comme Sapiens peut-il subitement s’improviser intégrateur de services ? Il est vrai que, au départ, nous avons forgé notre réputation sur notre famille d’outils de développement rapide d’applications ObjectPool. Depuis maintenant bien plus d’un an, nous nous posons en intégrateur de solutions personnalisées, avec l’avantage d’être particulièrement bien outillés. Sur le marché anglo-saxon, Sapiens est reconnu pour son expérience en matière de réingénierie d’applications. En France, cette compétence est plus spécifiquement associée aux migrations an 2000 et euro. En 1998, nous avons lancé un programme d’acquisition en vue de renforcer nos services. Il s’est notamment traduit par le rachat, en février 1998, d’InsureTech, une société américaine de conseil et d’intégration de solutions dans le monde de l’assurance. En France et en juin 1998, Sapiens s’est offert la SSII française Siac, spécialisée dans le développement de systèmes informatiques à destination des grands comptes.Après celle de l’an 2000, vous allez profiter de la manne euro. Les projets de passage à la monnaie unique comptent-ils pour beaucoup dans votre chiffre d’affaires ? En 1999, les projets de conversion à l’euro ont généré 50 % des 100 millions de dollars de chiffre d’affaires mondial de Sapiens et, mieux, 75 % des 30 millions de dollars de chiffre d’affaires de la filiale française. Nous avons signé trois contrats européens de passage à l’euro avec Air France et conclu d’importants partenariats avec KPMG Consulting France et Cap Gemini en vue de rapprocher nos expertises et de leur apporter notre outil EuroMigration. Entre septembre 2000 et juin 2001, nous entendons encore profiter de bon nombre de projets de migration euro. Après quoi, ils commenceront à se tarir. Sur ce marché de la réingénierie, si j’ai une société à abattre, c’est IBM Global Services, très bien outillée avec IBM Software.Dans ce contexte, difficile de comprendre en quoi Sapiens est un ” fournisseur de solutions complètes e-business “… Un projet euro est transversal. Nous établissons des rapports étroits avec les responsables fonctionnels – vente, achat, etc. – de l’entreprise. Lesquels s’interrogent sur l’adaptation au Web de leurs applications. La création du référentiel de leur patrimoine applicatif s’avère être un très bon préalable aux projets e-business, pour lesquels nous mettons en avant notre solution eMerge, tirée d’ObjectPool, combinée à notre démarche méthodologique de développement eRAD. Notre transition vers l’e-business est en marche. Nous avons racheté la SSII Internet Marketing Associates, spécialisée dans la construction de sites Web, en janvier dernier. Nous avons créé eZoneXchange, notre filiale focalisée sur les services d’intégration pour les places de marché électroniques. Celle-ci vient de signer une alliance avec un expert dans ce domaine, FreeMarkets. Un accord similaire avait été conclu précédemment avec PurchasePro. com, un autre spécialiste américain du commerce interentreprises. En outre, Sapiens compte deux autres alliés de choix : Commerce One et Ariba, deux acteurs du front office Internet, qui souffraient d’un manque de compétence dans la connexion aux mainframes. Car, pour les grands comptes, le passage à l’ère Internet ne doit surtout pas remettre en cause l’existant.
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