Le droit à l’oubli ne concerne pas seulement Google. L’ensemble des éditeurs de moteurs de recherches doit, comme le géant de Mountain View, appliquer la décision de la Cour européenne de justice. Il s’agit d’accéder à la demande des internautes européens qui voudraient que certains résultats de recherches ne soient plus référencés.
C’est donc à Microsoft d’annoncer aujourd’hui l’ouverture de ce droit sur son moteur de recherche Bing. Comme l’a fait Google, le géant de Redmond a mis en ligne un formulaire en quatre parties pour effectuer les demandes de déréférencement. Les internautes devront d’abord prouver leur identité, préciser s’ils sont une personnalité publique et expliquer les raisons de leur demande. Il faudra ensuite indiquer si l’internaute a un « rôle dans une quelconque communauté, association, société ou collectivité en rapport avec les informations figurant sur les URL ».
Concernant les mineurs, Microsoft précise qu’ils sont « libres de remplir eux-mêmes ce formulaire. Les parents ou tuteurs peuvent remplir ce formulaire pour un mineur, mais ils doivent alors considérer que toutes les questions s’adressent au mineur. »
En Europe, Bing ne représente que 2,5% de parts de marché
Toutefois, les demandes ne seront pas forcément retirées. Elles seront soumises à une vérification comme l’explique Microsoft. « Ces informations nous aideront à évaluer l’équilibre entre votre intérêt individuel à la protection de votre vie privée, et l’intérêt public consistant à protéger la libre expression et le libre accès à l’information », explique Microsoft sur son site.
Alors que Google indique régulièrement du nombre de demandes reçues, Microsoft ne dit rien sur ce point. Elles n’atteindront certainement pas les 70 000 demandes reçues par l’éditeur d’Android. En Europe, Bing ne représente que 2,5% de parts de marché. Reste que Microsoft n’a d’autres choix que de se plier à l’arrêt de la CJUE puisque le refus d’accéder à ces demandes est condamnable par des amendes.
De son côté, Google ne se contente pas d’appliquer la décision de justice. Il a mis sur pied un comité d’experts rassemblant des européens, dont une française. Cette dernière n’est autre que Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du journal Le Monde. Le but de ce groupe est de réfléchir aux conséquences de cet arrêt sur la liberté de s’informer et de publier des informations. Ce risque a clairement été dénoncé par plusieurs associaitons parmi lesquelles Reporters Sans Frontières. Le comité Google rendra un rapport pour la fin de l’année.
Rappelons enfin que la suppression de ces liens ne concerne que l’Europe et ses 500 millions de citoyens. En effet, ils apparaîtront dans les résultats de recherche hors de l’Union européenne comme aux Etats-Unis.
Lire aussi :
– Droit à l’oubli : Google commence à supprimer des résultats de recherche (26/06/2014)
– Google appelé à respecter le “droit à l’oubli” : une décision à risque (14/05/2014)
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