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Applications géodépendantes: les premières technologies arrivent

Les services WAP gagnants seront ceux dont la valeur ajoutée augmente avec la mobilité. En tête figurent les applications géodépendantes, qui deviendront vite indispensables aux utilisateurs…

Les services WAP gagnants seront ceux dont la valeur ajoutée augmente avec la mobilité. En tête figurent les applications géodépendantes, qui deviendront vite indispensables aux utilisateurs nomades. Les technologies de localisation et surtout de cartographie seront essentielles à leur mise en ?”uvre.
La localisation ne sera certes pas absolument nécessaire, l’usager pouvant lui-même la communiquer à l’application. Toutefois, la production automatique des coordonnées serait préférable. L’intégration d’un système GPS dans le téléphone représente la solution idéale.

Deux modèles économiques que tout oppose

Mais il faudra attendre que les fabricants de jeux de circuits GSM concrétisent leur intention d’intégrer cette fonction. Dès aujourd’hui, les réseaux cellulaires des opérateurs permettent une localisation approximative ?” à quelques kilomètres près ?” par la connaissance de la cellule dans laquelle se situe l’usager.
Plus délicats sont l’accès à des informations cartographiques et leur exploitation par des applications qui, par exemple, calculeront un itinéraire ou rechercheront dans une base de données l’hôtel qui est le plus proche. Deux start-up françaises, Opteway et Webraska, se sont lancées sur ce créneau, avec des modèles économiques et des technologies très différents. Le premier propose un ensemble de composants logiciels et cible les intégrateurs télécoms, les fournisseurs d’accès Internet ou les équipementiers, à charge pour eux de développer des applications. ” Chacun de nos clients peut ainsi se différencier, notamment en choisissant ses fournisseurs de contenu “, précise Christophe Lefort, responsable marketing.
De son côté, Webraska opte pour la fourniture de services clés en main aux opérateurs. Les applications sont donc hébergées par Webraska qui, pour l’heure, a séduit SFR, avec lequel il a lancé un service pilote de navigation automobile (ou piétonnière !). ” Les constructeurs automobiles ont toujours pensé qu’il fallait mettre un CD-Rom dans le véhicule. Nous prouvons aujourd’hui qu’un service en ligne suffit “, explique Jean-Michel Durocher, p.-d.g. de Webraska, qui nourrit l’ambition de supplanter les systèmes de navigation existants.Les technologies employées sont également diamétralement opposées.

L’audace d’une jeune société, Opteway, qui parie sur le codage des vecteurs

Opteway parie sur des choix originaux, qui pourraient faire école pour d’autres types d’applications. La jeune société récuse le postulat selon lequel le terminal WAP sera un téléphone doté d’un simple micronavigateur accédant à un service dont toute la logique est déportée du côté du serveur. Elle fournit donc une technologie de cartographie vectorielle, qui comprend un volet serveur et un volet client. Le procédé de codage des vecteurs serait jusqu’à cinquante fois plus efficace que les algorithmes existants. Ce ratio flatteur lui permet de se contenter d’une bande passante très faible. Le volet client prend la forme d’un visualiseur (viewer) propriétaire, dont il existe aujourd’hui des versions PalmOS, Windows CE et bientôt Epoc 32. Le micronavigateur implanté, présent dans les terminaux WAP, est donc court-circuité. Cela a deux conséquences. Tout d’abord, seules les couches basses du WAP sont utilisées (pour transporter les données vectorielles). Ensuite, Opteway devra convaincre les constructeurs de téléphones d’intégrer son visualiseur. ” Le stockage en local de données vectorielles facilite la création d’interactions avec d’autres informations “, explique Christophe Lefort.
Opteway nourrit aussi l’espoir que le forum WAP fera évoluer le standard afin d’offrir une implémentation plus naturelle de sa technologie. En attendant, elle compte sur un rapide succès des PDA communicants. La société propose, en outre, un serveur d’applications vectorielles, et un ensemble de passerelles vers des données extérieures, statiques (une liste d’hôtels) ou dynamiques (trafic routier ou météo). Hébergement d’applications oblige, Webraska reste plus discret sur sa technologie. Concernant la pile WAP, ses options sont toutefois plus classiques, le terminal affichant les éléments cartographiques sous la forme de fichiers bitmap GIF, reçus par le micronavigateur.
Le format de données est donc WML, dont la finalisation n’a pas été attendue, puisque l’expérience pilote menée avec SFR s’est fondée sur HDML, que l’on peut qualifier de pré-WML.

Les applications Webraska généreront à terme un flux HTML

En matière de serveurs, Webraska se contente d’évoquer des technologies de codage vectoriel et de calcul d’itinéraires propriétaires, développées en langage C. C’est, en plus, l’application serveur qui génère à la volée le flux WML. Au début de l’année 2000, l’intégration dynamique de données externes s’effectuera grâce à WML-Script (qui est à WML ce que JavaScript est à HTML), dont l’implémentation sur les terminaux sera alors effective. A terme, les applications de Webraska produiront également, à destination des PC, un flux HTML. ” Il faudra réaliser un double travail d’ergonomie. Il est illusoire de penser que des terminaux aussi différents qu’un PC et un téléphone peuvent attaquer la même couche de présentation “, précise Jean-Michel Durocher. Et d’ajouter : ” Afficher une carte sur un écran de 90 x 50 pixels est une prouesse. “
Comme Opteway, Webraska compte toutefois sur une évolution du WAP vers plus d’intelligence sur le terminal, et évoque certes le stockage d’informations en local, mais aussi l’exploitation de données fournies, par exemple, par un GPS intégré au téléphone ou tout simplement, par une pression sur un bouton.

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Thierry Lévy-Abégnoli