L’iMac Pro va pouvoir arrêter de rentrer le ventre et de jouer au plus fort, Apple vient enfin d’annoncer une machine encore plus puissante : le Mac Pro. Après deux ans d’atermoiements et d’attente, le géant de Cupertino revient à un design plus classique – loin du très compact cylindre du modèle précédent – tout en faisant une démonstration de son talent en design industriel.
Un design plus classique… en apparence
Le Mac Pro 2019 fait beaucoup penser aux Power Mac G5 et aux Mac Pro du début de l’ère Intel : un parallélépipède en aluminium monté sur une structure en acier inoxydable. A vide, ce squelette à des airs de desserte à fromage un peu vieillotte. Le fruit d’une volonté : corriger les erreurs du passé et faire de cette nouvelle tour la base d’une configuration modulaire et hautement évolutive. Ainsi, les composants doivent être accessibles de toute part, à 360°.
Pensé pour être utilisé verticalement -seul- ou horizontalement -en baie- le boîtier du nouveau Mac Pro n’en est pas un au sens classique – il ne contient pas, il recouvre. Les deux poignées en inox sont la partie visible d’une structure en acier qui se prolonge jusqu’à une base, sur laquelle vont venir se greffer les différents éléments. C’est une fois que tout est en place, positionné dans des modules de « rangement » qu’une sorte de gros couvercle ajouré, en moucharabié high tech, va venir refermer le Mac Pro. On le pose par le dessus, on tourne une poignée circulaire pour le verrouiller, et l’ordinateur est prêt à être utilisé.
Les trous en façade ne sont pas qu’esthétiques, même si l’apparence est plaisante. Leur rôle est de faciliter la circulation de l’air, propulsé par trois gros ventilateurs lents et plutôt silencieux, qui viendront en aide aux nombreux caloducs qu’Apple dit avoir placé à divers endroits stratégiques de sa configuration.
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Une configuration toute en muscles
A priori, il y aura des choses à refroidir. Lors de son lancement à l’automne de cette année, le Mac Pro embarquera des processeurs Intel Xeon W qui proposeront entre 8, 12, 16, 24 ou 28 cœurs (pour 56 threads, donc), cadencés respectivement à 3,5 GHz, 3,3 GHz, 3,2 GHz, 2,7 GHz ou 2,5 GHz. Comme avec l’iMac Pro, les utilisateurs devront réfléchir au choix du processeur en fonction de leurs besoins. Le nombre de threads, la taille des caches (de 24,5 à 66,5 Mo), la quantité de RAM maximale supportée, etc. sont autant d’éléments qui font qu’un développeur ne fera pas le même choix qu’un graphiste ou un concepteur 3D.
Livré avec 32 Go de mémoire vive DDR4 ECC (pour la correction d’erreur, particulièrement importante pour les calculs scientifiques – cadencée à 2666 MHz pour le processeur 8 cœurs et à 2933 MHz pour les autres) de base, les Mac Pro pourront être configurés pour en contenir jusqu’à 1,5 To, réparti en 12 slots accessibles facilement.
Paradoxalement, le stockage – qui commence à 256 Go seulement en SSD – ne monte qu’à 4 To. Quelle que soit la quantité de stockage retenue, la puce T2 sera à la manœuvre pour le chiffrement des données à la volée, comme sur l’iMac Pro.
Le chiffre astronomique de la quantité de mémoire vive permettra bien des folies. Avec Logic Pro, par exemple, « plus la peine de s’embêter à réaliser des accès disques, il suffira de charger les centaines de pistes d’une composition en mémoire vive pour pouvoir la travailler sans le moindre ralentissement », nous disait, amusé, un employé d’Apple. Un autre monde…
GPU : AMD à la manoeuvre
D’autant qu’Apple semble vouloir aussi soigner la partie graphique de son nouveau monstre. Si la firme de Cupertino tourne toujours le dos à Nvidia, son Mac Pro pourra toutefois embarquer jusqu’à 4 GPU. Tout commence avec l’AMD Radeon Pro 580X (et ses 5,6 Teraflops de puissance de calcul), vient ensuite la Radeon Pro Vega II et ses 14,1 Teraflops, et enfin la Radeon Pro Vega II Duo… la même que la précédente, mais avec un double processeur graphique.
Pour gérer la dissipation thermique et l’intégration dans sa tour au mieux, Apple a créé ce qu’il appelle des modules MPX (pour Mac Pro Expansion Module), qui s’insèrent dans des baies adhoc, au coeur de la machine. Attention toutefois, ces baies prennent de la place et peuvent couvrir jusqu’à quatre des huit slots PCI Express que propose le Mac Pro.
Mais ce n’est pas la seule technologie maison qu’Apple introduit. La société a présenté également son Afterburner ProRes et ProRes RAW, des cartes accélératrices (PCIe x16) capables de faciliter grandement le rendu de flux vidéo avec différents codecs. Pour donner une idée des performances possibles, Apple glisse que son Afterburner permet de lire jusqu’à trois flux 8K ProRes Raw en même temps ou jusqu’à 12 flux 4K ProRes Raw. Vous l’aurez compris, ce Mac Pro 2019 est un monstre qui va faciliter la vie des cinéastes et monteurs.
Si vous vous posiez la question, l’alimentation de ce Mac Pro est à la hauteur de sa configuration : 1,4 kW. L’option chauffage d’appoint n’est pas chiffrée pour l’instant.
Quoi qu’il en soit, il est clair que ce Mac Pro se positionne résolument pour séduire les professionnels les plus exigeants. Visiblement Apple entend séduire et recruter de nouveaux clients dans les milieux habituels : cinéma, photo, vidéo, musique. On s’est laissé dire que même le modèle d’entrée de gamme surclassait toutes les machines Apple actuelles. Il faudra attendre l’automne pour prendre la mesure du monstre qu’Apple vient d’annoncer. Un monstre qui sera commercialisé… à partir de 5999 dollars.
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