Qui pour reprendre ARM ? On le sait depuis plusieurs semaines maintenant, SoftBank – l’actuel propriétaire de l’entreprise anglaise ARM – réfléchirait à s’en séparer et chercherait des repreneurs potentiels. Pour faire une plus-value lors de la revente (l’achat lui a coûté 32 milliards de dollars) SoftBank n’a pas le choix, seuls des acteurs solides pourraient se porter acquéreurs.
La société japonaise aurait donc décidé de se rapprocher d’Apple pour essayer de conclure un accord de reprise. Ce sont des sources bien informées de Bloomberg qui le rapportent. Selon elles, la société de Cupertino a bien été approchée mais ne souhaite pas reprendre ARM. Pourtant, avec le passage des Mac à des SoC de ce type sans parler des actuels iPhone et iPad/iPad Pro qui utilisent des puces ARM, le choix pouvait paraître pertinent à première vue.
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Apple aurait décliné pour plusieurs motifs, notamment parce que les activités de vente de licences d’exploitations de technologies ARM ne seraient pas en adéquation avec les activités plutôt centrées sur la commercialisation de produits.
Si Apple mettait la main sur ARM, il devrait vendre des licences à ses concurrents (Google, Samsung, etc.) directs ce qui pourrait poser quelques petits soucis légaux. Sans parler des risques d’enquête pour position dominante que cela pourrait produire.
Apple décline, Nvidia sur les rangs
Pas d’Apple donc, pas plus que Samsung, que certaines rumeurs évoquent également, mais peut-être… Nvidia. Toujours selon Bloomberg, la firme connue pour ses cartes graphiques grand public et professionnelles pourrait être très intéressée. Ce serait même elle qui aurait pris contact avec SoftBank pour entamer des discussions préliminaires en vue d’un rachat potentiel.
SoftBank et Nvidia se connaissent depuis longtemps. D’une part, parce que Nvidia utilise une licence ARM pour créer les processeurs Tegra que l’on trouve dans la Switch de Nintendo ou la Shield TV mais aussi dans des solutions de calcul beaucoup plus spécialisées, notamment dans le domaine de l’industrie automobile.
D’autre part, SoftBank a longtemps été au capital de Nvidia, a profité du succès du concepteur du GPU, et a pu amasser quelques milliards de dollars de bénéfices grâce aux bonnes performances de Nvidia.
L’activité d’ARM pourrait être un très bon complément à celles de Nvidia qui, à l’inverse d’Apple, a déjà fait commerce de certaines licences pour l’utilisation de ses technologies graphiques au sein de composants fabriqués par d’autres marques.
De plus, depuis quelques mois, Nvidia multiplie les acquisitions. Après 13 mois d’attente de validation des autorités de la concurrence concernées, elle a récemment mis la main sur Mellanox, une société israélienne spécialisée dans les solutions réseau interconnectées.
Tout début juillet, elle faisait aussi l’acquisition de Cumulous Networks, une entreprise de conception de logiciels réseau opensources. Tout cela en vue de développer des solutions professionnelles profitables aux supercalculateurs, aux datacenters, aux voitures et objets connectés mais aussi aux solutions deep learning, pour l’entraînement d’intelligences artificielles.
Mais, un autre élément rend crédible cette information, la capitalisation boursière de Nvidia (256,8 milliards de dollars) est en forte croissance ces dernières années, et tout particulièrement depuis début 2019, au point que la valorisation de la société a dépassé brièvement celle d’un géant du secteur, Intel.
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Selon les sources de Bloomberg, Apple et Nvidia ne sont que deux noms figurant sur une liste de plusieurs entreprises que SoftBank a contactées ou, à l’inverse, qui se sont mises en relation avec le propriétaire actuel d’ARM en vue de négocier un éventuel rachat. Il ne serait donc pas étonnant que ce feuilleton se poursuive encore un moment, avec son lot de surprises et de rebondissements. Sachant que Softbank pourrait tout aussi bien décider de garder cet actif ou de l’introduire en bourse.
Sources : Bloomberg (1) et (2)
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