Aperture. Abandonné. iPhoto. Condamné. Les deux outils de gestion de bibliothèque photographique d’Apple – celui destiné aux pro/experts et celui tourné vers le grand public – avaient visiblement fait leur temps. Le géant de Cupertino, devenu acteur majeur de la photographie grâce à l’omniprésence de ses appareils sous iOS, devait remettre les pendules à l’heure.
Photos est la dernière incarnation de cette tentative. Sorte d’iPhoto fortement dépoussiéré dans lequel Apple aurait injecté à la fois une bonne dose d’Aperture et pris modèle sur l’application Photos d’iOS. Non seulement la société de Tim Cook continue de rapprocher ses deux univers mais elle prend aussi en compte le fait que les photos affluent constamment puisqu’il n’a jamais été aussi facile de prendre des clichés.
Minimalisme optimisé
De fait, l’interface dépouillée et extrêmement simple à adopter, ainsi que le nombre d’outils disponibles pour modifier les photos, indiquent clairement que cet outil est destiné au grand public.
Ici, pas de gestion avancée des couleurs ou du contraste, ou encore de paramètres de développement prédéfinis.
On trouve un outil automatique d’amélioration, une fonction de rotation de l’image, une autre pour la recadrer, des filtres (on en compte 8), un dispositif d’ajustement de la luminosité, de la couleur ou du noir et blanc, une retouche, qui nous laisse un peu perplexe, et l’inévitable anti yeux rouges.
Tous ces outils s’affichent à droite de l’interface, laissant toute la place nécessaire à la photo à modifier, tandis que sur la partie gauche de Photos, on peut choisir d’afficher ou de masquer des vignettes des photos contenues dans le dossier ouvert.
A noter que quand on passe en mode modification d’image, toute l’interface passe en mode obscur, le fond blanc étant remplacé par un fond sombre, donnant toute la visibilité nécessaire à l’image.
Intégration et harmonisation de l’expérience
Pour l’archivage, les photos sont par défaut classées par date et la localisation s’affiche systématiquement pour chaque cliché. Mais un des enjeux de Photos est d’en faire le centre de gestion de toutes vos instantanés. Les photos partagées avec et par des amis sont donc accessibles en se rendant dans le menu Partagé. L’iCloud Photo Library est intimement lié à ce logiciel, même si elle est encore en bêta.
Il faudra désormais voir ce que donne Photos dans le temps. Echappera-t-il, par exemple, à la lourdeur d’iPhoto qui souffrait et peinait à gérer de grosses collections de photographies ? En revanche, on peut d’ores et déjà regretter qu’Apple ait poursuivi dans la voie adoptée avec les dernières générations d’iPhoto. Ainsi, on ne peut pas facilement retrouver les clichés dans des dossiers dans le Finder. Il faut pour cela Afficher le contenu du paquet de l’application et explorer ensuite des dossiers mal libellés. Autant dire qu’Apple ne veut pas vous voir y aller et que seuls les plus motivés s’y rendront.
Quoi qu’il en soit cette version 1.0, intégrée à la version pre-release de Mac OS X 10.10.3 disponible pour les développeurs depuis jeudi soir, représente un grand saut en avant vers une plus grande cohérence entre iOS et Mac OS X. On ressent la nouveauté – notamment parce que les écrans sont bien plus larges et l’interface est optimisée en ce sens – tout en ayant l’impression d’avoir déjà utilisé ces outils et d’avoir été confronté à cette ergonomie. Et pour cause, la plupart des réglages se font à la manière d’iOS, avec à chaque fois des réglettes à glisser ou des roues à faire tourner. Simple et visuel. Et les réglages manuels, rencontrés avec Aperture, ne sont pas disponibles ici. Apple a mis en avant des algorithmes qui satisferont la plupart des utilisateurs et des usages. Photos, comme la photo à l’ère du smartphone, vise large et cherche à satisfaire le plus grand nombre. A première vue, la mission semble réussie.
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