Samedi en début de soirée, Kim Dotcom lancera Mega, le successeur de Megaupload, un an jour pour jour après sa fermeture par le FBI. De nombreuses questions se posent sur ce service que personne n’a encore vu fonctionner. Kim Dotcom a-t-il trouvé les appuis financiers nécessaires à la pérennité d’un service mondial ? Visiblement les fonds nécessaires au lancement ont été rassemblés, mais, pour la suite, l’appel au fond semble toujours d’actualité. Même question pour les partenaires techniques. Y en aura-t-il suffisamment pour permettre à la structure de Mega d’assurer une qualité de service irréprochable ?
L’avenir de Mega n’est donc pas forcément sans nuage, d’autant que la procédure qui oppose Kim Dotcom au Département de la Justice américaine n’est pas close. Loin de là. Difficile dès lors de ne pas imaginer qu’une armée d’avocats attend son lancement pour demander sa fermeture… Quoi qu’il en soit, alors que Mega dort encore, voici 10 raisons de penser que ce sera un succès.
2 – Kim Dotcom n’a pas de concurrent réel
La nature a horreur du vide. Après la fermeture de Megaupload, ses utilisateurs se sont reportés sur des solutions concurrentes. Certaines offres sont d’ailleurs tout aussi alléchantes que celle de Kim Dotcom. Voire mieux structurées. Pour autant, aucune n’a réussi à émerger et à occuper le devant de la scène comme a pu le faire Megaupload en son temps. Il y a donc une concurrence, mais pas de « concurrent ». Des leaders, mais pas un acteur dominant. Une place à prendre, à reprendre pour Kim Dotcom ?
4 – Kim Dotcom a pensé à la bande passante
Le géant allemand n’est pas un nouveau venu dans le domaine. Il sait bien qu’un des éléments essentiels au succès des services de stockage de données dans le nuage est la vitesse de connexion en téléchargement et téléverserment.
Evolution oblige, Kim Dotcom annonce qu’il ne misera plus seulement sur les gros datacenters ultra performants, mais plus faciles à circonscrire. Il fera aussi appel à des partenaires de toute taille.
Pour autant, Kim Dotcom cadre les caractéristiques techniques des plates-formes d’hébergement partenaires : 1 Gbits/s mininum de bande passante montante, avec une préférence pour une bande passante de 2 Gbits/s.
Par ailleurs, il avance un autre argument. En multipliant les points d’hébergement, il les rapproche obligatoirement des utilisateurs, ce qui devrait augmenter les chances d’avoir un bon débit.
6 – Kim Dotcom ne part pas seul
D’emblée, lors des premières révélations sur son service, Kim Dotcom a mis en avant la possibilité pour les hébergeurs et acteurs de bonne volonté de s’agréger à son projet grâce à des API et la mise en place d’hébergements « décentralisés ».
Reste à savoir si la sauce prendra et si les méthodes trouvées pour inciter les partenaires sont suffisamment alléchantes. A priori, la rémunération de ces partenaires devrait se faire via un versement d’une partie des recettes publicitaires. On lit en effet sur le site de Mega, dans la partie hébergement : « Si vous êtes intéressé, l’accord peut inclure les espaces publicitaires ».
La mise à disposition d’API et d’un kit de développement permettra à d’autres services ou même à des logiciels de se connecter à Mega. Ils pourront alors tirer parti de l’espace de stockage et du chiffrement des informations. Dans l’absolu, on peut même imaginer qu’une entreprise mette en place des serveurs Mega et stockent ses données chiffrées sur cet espace… si elle est partageuse de l’espace restant.
8 – Kim Dotcom veut assumer l’héritage de Megaupload
Tweeter quelque chose ne mange pas de pain et n’engage en rien. Mais quand le site de microblogging est le principal canal de communication d’une personne, mieux vaut qu’elle ne dise que ce qu’elle pense et veut faire.
Ces derniers jours, via Twitter, Kim Dotcom a annoncé travailler avec l’EFF à faire en sorte que les utilisateurs de Megaupload puissent récupérer leurs données. Ici, rien de nouveau, mais l’annonce n’a rien d’anodin dans ce contexte de pré-lancement.
Kim Dotcom a également déclaré avoir consulté ses avocats pour savoir si les utilisateurs payants de Megaupload, Premium et plus, pourraient bénéficier de la reconduite de leur abonnement dans ce nouveau service. « Nos avocats disent que nous ne pouvons pas pour l’instant. Mais nous y travaillons ». Deuxième annonce loin d’être anodine…
Pour ceux qui en doutaient encore, Mega est donc bel et bien un Megaupload 2.0.
10 – Kim Dotcom doit-il craindre les offres légales et la surveillance
Il suffit de consulter les rapports de l’Hadopi ou de la SCPP, la société qui gère les droits des producteurs de musique, pour voir que les instances de régulation se félicite d’avoir endigué l’engouement, si ce n’est l’utilisation, des réseaux Peer to Peer pour le partage de fichiers illégaux. Le P2P est surveillé, mais les autres solutions pour télécharger sont pour l’instant toujours épargnées.
Mega reprend donc ce qui a fait le succès de Megaupload – mis à part l’offre de lecture en streaming, semble-t-il – en compliquant la tâche des défenseurs des intérêts de l’industrie et des ayants droits.
Par ailleurs, si les offres d’accès à du contenu légal se sont enrichies et ont mûri en un an, le décollage tarde à se faire. Même si l’adoption de la SVOD, à savoir la VOD par abonnement, a grandement pris de la vitesse en 2012 et devrait croître de manière constante et importante d’ici 2020 à en croire une étude Idate.
Une fois encore, la clé de réussite de Mega pourrait bien être à chercher du côté de l’échec des offres payantes à être suffisamment attractives, simples et riches.
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